
Agence de Presse Africaine – L’actualité ouest-africaine de ce jeudi illustre les défis multiples d’une région en quête de stabilité économique et politique, entre dettes publiques en hausse, fragilités structurelles et volonté affirmée de souveraineté nationale. Du Sénégal au Ghana, en passant par le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Bénin, les journaux de la sous-région peignent un tableau contrasté où se côtoient inquiétudes macroéconomiques et réformes d’envergure.
Au Sénégal, Seneweb relaie des données inquiétantes sur l’évolution du service de la dette publique, citant l’agence Reuters. Les prévisions de paiements ont été revues à la hausse : le document budgétaire révisé prévoit désormais un service de la dette atteignant 5 490 milliards de F CFA en 2026, soit une augmentation de plus de 11 % par rapport aux estimations de juin. Pour 2027, le montant bondirait d’un tiers à 4 410 milliards, et pour 2028, de près de 50 % à 4 970 milliards. Ces révisions interviennent alors que le Sénégal négocie à Washington un nouveau programme de prêt avec le FMI. Selon le Fonds, le ratio dette/PIB du pays atteindrait 132 % fin 2024, en incluant la dette publique et celle des entreprises d’État. Un signal qui accentue la pression sur les finances publiques du pays de Bassirou Diomaye Faye.
Au Mali, Maliweb décrit une économie prise en étau entre la chute de la production aurifère et les difficultés du secteur cotonnier. L’or, qui représente 25 % du budget national et 75 % des recettes d’exportation, a vu sa production industrielle baisser de 32 % en un an, tombant à 26,2 tonnes fin août 2025. Une baisse attribuée notamment à la suspension des activités de Barrick Mining sur le complexe de Loulo Gounkoto. En parallèle, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) peine à écouler sa production, avec près de 100 000 tonnes de coton bloquées dans les ports ouest-africains, selon l’Association française cotonnière. Confronté à la chute des cours mondiaux et à la concurrence du Brésil, le coton ouest-africain voit sa compétitivité s’éroder, compromettant les équilibres budgétaires du Mali et mettant à nu la fragilité d’une économie peu diversifiée.
Dans un registre plus institutionnel, l’Agence d’information du Burkina (AIB) rapporte la nomination du commandant Moussa Bako à la tête de la société d’État Faso Yaar, un outil conçu pour stabiliser les prix des produits de grande consommation et renforcer la souveraineté économique du pays. Le nouveau directeur général a promis de faire de Faso Yaar un instrument de lutte contre la vie chère, en garantissant l’accès des Burkinabè aux produits essentiels. Une initiative saluée par le ministère du Commerce, dans un contexte où l’inflation continue de peser sur le quotidien des ménages.
Toujours sur le terrain économique, mais cette fois au Niger, l’Agence Nigérienne de Presse (ANP) souligne deux décisions majeures adoptées en Conseil des ministres : l’obligation d’achat des produits locaux par les administrations publiques, et l’instauration de quotas d’importation pour les produits similaires aux fabrications nationales. Ces mesures, inscrites dans la vision présidentielle de « souveraineté économique », visent à protéger l’industrie nigérienne et à freiner la dépendance aux importations, dans un marché local fragilisé par la concurrence étrangère.
Pendant ce temps, la Guinée fait face à une pénurie de carburant dans la région de Kankan. Le ministre des Hydrocarbures, Aboubacar Camara, a assuré à Africaguinee.com que les stocks disponibles étaient suffisants pour couvrir la demande intérieure, tout en dénonçant la contrebande vers les pays voisins. Une trentaine de citernes ont été envoyées vers la Haute Guinée pour rétablir l’approvisionnement. Le ministre a promis des sanctions sévères contre les auteurs de détournements de produits pétroliers, rappelant que « chaque litre de carburant doit profiter à la population guinéenne ».
Sur le plan politique, Abidjan.net annonce que les élections législatives ivoiriennes se tiendront le 27 décembre 2025, selon un communiqué de la CEI. Le dépôt des candidatures est prévu du 31 octobre au 12 novembre, avec une exigence de 30 % de femmes sur les listes plurinominales. La Commission appelle à un processus « apaisé, transparent et inclusif », alors que le pays entre dans une nouvelle phase électorale cruciale.
Au Bénin, la Conférence épiscopale appelle également à des élections « libres, transparentes et inclusives » pour 2026, rapporte Banouto. Réunis à Porto-Novo, les évêques exhortent les acteurs politiques et la société civile à privilégier le dialogue et la paix. Le message intervient dans un contexte de tensions autour de la présidentielle de 2025, marquée par des contestations sur le parrainage du duo de l’opposition.
Enfin, au Ghana, Pulse Ghana révèle un vaste scandale financier impliquant l’ancien directeur général de la National Food and Buffer Stock Company, Hanan Abdul-Wahab, et son épouse. L’EOCO (Bureau de lutte contre le crime économique et organisé) les accuse d’avoir détourné plus de 78 millions de cedis ghanéens à travers des sociétés écrans. Le couple aurait utilisé ces fonds pour acquérir un important patrimoine immobilier et des biens de luxe. Les autorités prévoient de les inculper pour vol, blanchiment d’argent et préjudice financier causé à l’État.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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