
Agence de Presse Africaine – De Dakar à Cotonou, en passant par Bamako, Niamey, Ouagadougou, Ho et Kissidougou, l’actualité ouest-africaine de ce lundi 8 décembre est marquée par une série d’affaires judiciaires, d’enjeux sécuritaires, de préparatifs diplomatiques et de mobilisations politiques.
L’actualité sénégalaise s’ouvre avec un épisode qui alimente les discussions à Dakar : selon Seneweb, l’homme d’affaires Thierno Bâ a été intercepté samedi à l’AIBD alors qu’il tentait de quitter le pays, en raison d’une interdiction de sortie liée à un marché public de 64 milliards de F CFA attribué sous l’ancien régime. Le journal Libération, cité par Seneweb, rapporte qu’il a passé la nuit au commissariat spécial avant d’être transféré à la DIC. Le dossier, examiné dans un rapport de la CENTIF, reste ouvert : l’homme d’affaires n’a été relâché que sur convocation. Tandis qu’au Sénégal l’appareil judiciaire resserre ses contrôles, le Mali s’affaire, lui, à un tout autre chantier.
À Bamako, Maliweb signale que le gouvernement est entré dans la phase finale des préparatifs du Sommet de la Confédération des États du Sahel (AES) prévu du 15 au 23 décembre. Sous la présidence du Premier ministre Abdoulaye Maïga, les autorités veulent garantir un rendez-vous diplomatique exemplaire. L’accent est mis tant sur l’architecture institutionnelle de l’AES que sur la coordination sécuritaire entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le ministre Abdoulaye Diop détaille toutefois les derniers ajustements logistiques nécessaires.
À mesure que l’AES renforce ses structures, le Niger livre pour sa part un état des lieux sectoriel qui témoigne d’autres urgences. En effet, l’Agence Nigérienne de Presse (ANP) rapporte que le ministre de la Santé, Garba Hakimi, a présenté un bilan satisfaisant d’une vaste mission de supervision dans les centres sanitaires de Niamey. La visite a permis d’identifier des performances — couverture sanitaire de 99 %, disponibilité des médicaments, forte mobilisation communautaire — mais aussi de nombreuses failles : besoins en eau potable, vétusté des infrastructures, manque de latrines, défaillances électriques ou matériels médicaux à remettre en état. Le ministre appelle à renforcer les blocs opératoires, la néonatologie, la gestion des déchets et les audits des décès maternels. Alors que Niamey s’emploie à consolider ses services essentiels, Ouagadougou et Abidjan, eux, tentent plutôt de consolider leur relation politique.
D’après Abidjan.net, le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Adama Dosso, a été reçu à Ouagadougou par son homologue burkinabè Karamoko Jean-Marie Traoré. À la demande d’Abidjan, les deux parties ont discuté, « sans langue de bois », des tensions bilatérales récentes. Les deux responsables ont insisté sur l’importance historique du lien ivoiro-burkinabè et sur la nécessité de restaurer la confiance. Le Burkina répond en tenant un discours conciliant mais ferme, évoquant un « esprit fraternel » guidé par la vision du capitaine Ibrahim Traoré. Cette séquence diplomatique contraste avec l’intensité politique observée plus à l’ouest, en Guinée.
Selon Africaguinee, à Kissidougou, le candidat Mohamed Nabé (ARP) a mobilisé vendredi une foule importante lors de sa tournée électorale, en Guinée. Il a promis de transformer la préfecture en région administrative dès sa première semaine au pouvoir, mais aussi de lancer immédiatement les travaux de la route Kissidougou-Kankan. S’appuyant sur son profil « instruit » et « patriote », il a promis d’augmenter le salaire des enseignants et d’alléger la vie des femmes et des jeunes. Ces engagements forts illustrent un climat électoral en pleine effervescence en Guinée. Une ambiance qui contraste avec celle, autrement plus tendue, qui prévaut au Bénin.
Car au Bénin, dans un discours solennel relayé par Banouto, le président Patrice Talon est revenu sur la mutinerie survenue plus tôt dans la journée. Il affirme avoir « fait échec » à une tentative de déstabilisation menée par un groupuscule de soldats et assure que les forces loyalistes ont repris le contrôle des positions. Tout en saluant l’armée pour sa loyauté, Talon annonce que certains mutins restent en fuite et retiennent encore des personnes. Il promet que la « forfaiture ne restera pas impunie » et appelle la population à reprendre ses activités, affirmant que « la situation est totalement sous contrôle ». Une déclaration présidentielle qui referme un week-end de fortes tensions à Cotonou, où subsistent pourtant nombre d’interrogations.
Et pendant que plusieurs pays de la sous-région affrontent crises politiques ou défis institutionnels, le Ghana poursuit une dynamique inverse, tournée vers le renforcement technologique de son système sécuritaire. Selon Pulse Ghana, le président John Dramani Mahama a inauguré à Ho, dans la région de la Volta, un nouveau commandement régional avancé du Bureau national des transmissions. Il a insisté sur l’importance du renseignement comme « épine dorsale de la sécurité », en soulignant le rôle croissant de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et des infrastructures d’interconnexion pour anticiper les menaces modernes. L’installation, dotée de technologies de pointe et intégrée aux réseaux nationaux, servira de centre majeur de coordination. Le ministre de l’Intérieur, Muntaka Mohammed-Mubarak, a salué cette modernisation et annoncé l’ouverture prochaine de quatre nouveaux commandements régionaux, renforçant ainsi les capacités d’alerte précoce et la résilience nationale.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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