
Agence de Presse Africaine – En ce jeudi 27 novembre, l’actualité ouest-africaine oscille entre pressions judiciaires au Sénégal, consolidation politique au sein de la Confédération AES, défis structurels au Niger, repositionnements électoraux en Guinée et performances économiques remarquées au Ghana et en Côte d’Ivoire.
Au Sénégal, Seneweb rapporte une nette accélération à la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice depuis la reprise des activités judiciaires. La plupart des dossiers seraient proches d’un règlement définitif. L’ancien ministre Moustapha Diop a notamment été extrait le 26 novembre pour une confrontation avec la fournisseuse Mariata Basse, qui l’accuse d’un paiement direct de 20 millions FCFA dans le cadre d’un marché de masques—une version qu’il a vigoureusement contestée. D’autres dossiers, comme ceux d’Ismaila Madior Fall, Mansour Faye ou Sophie Gladima, poursuivent leur traitement, tandis que l’ex-ministre Ndéye Saly Dieng devra être réentendue le 3 décembre. Cette montée en cadence judiciaire sert de toile de fond à une actualité régionale marquée par des enjeux politiques tout aussi sensibles.
C’est précisément sur ce terrain que Maliweb et AIB convergent en relayant la réunion à Ouagadougou des ministres des Affaires étrangères de la Confédération AES. Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, y a annoncé que le deuxième sommet des Chefs d’État se tiendrait les 22 et 23 décembre à Bamako. Se félicitant des progrès réalisés depuis la fondation de l’AES en juillet 2024, il a mis en avant les initiatives communes en matière de sécurité, notamment l’efficacité croissante des Forces armées et de la Force unifiée face au terrorisme, malgré les « ingérences extérieures » évoquées. Sur le plan diplomatique, il a insisté sur la cohérence de l’action collective, jugée essentielle pour accélérer le développement économique et social. Cette affirmation de souveraineté régionale contraste fortement avec les défis plus locaux auxquels certains États doivent faire face.
Ainsi, au Niger, ANP se penche sur la gestion des déchets dans la capitale Niamey, un problème devenu critique pour les municipalités. Entre insuffisance de moyens, manque d’infrastructures adaptées et incivisme des populations, la ville peine à maintenir un environnement sain. Le responsable municipal Sékou Abdoul Aziz Mahamadou rappelle que les impacts sont à la fois sanitaires, environnementaux et économiques, tout en plaidant pour une stratégie plus coordonnée et la participation active des citoyens. De nouveaux projets, dont l’aménagement d’un site de décharge de 100 hectares, illustrent toutefois une volonté de transformation à long terme.
En Guinée, Africaguinee analyse la décision du président Mamadi Doumbouya d’interdire à ses ministres de faire campagne pour l’élection présidentielle du 28 décembre. Une mesure inédite visant, selon le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo, à garantir la neutralité de l’État et un processus plus transparent. Les ministres doivent rester concentrés sur leurs missions, même si certains participent à des mouvements de soutien. Le gouvernement insiste sur la nécessité d’éviter toute confusion entre action publique et activité politique, dans un contexte où neuf candidats devraient être en lice. Cette démarche de neutralité institutionnelle vient renforcer un climat politique déjà très observé.
Au Ghana, Pulse Ghana met en lumière la spectaculaire performance du cedi, qui s’est apprécié de 32,2 % face au dollar sur les onze premiers mois de 2025. Malgré un léger repli récent dû à la demande accrue en devises à l’approche de la fin d’année, la monnaie ghanéenne demeure l’une des plus solides de la région. Cette dynamique s’inscrit dans un cadre macroéconomique favorable : inflation en forte baisse (8 % en octobre contre plus de 22 % un an plus tôt), croissance soutenue, reprise de l’activité et assouplissement monétaire avec un taux directeur ramené à 21,5 %. Des signaux qui traduisent, selon la Banque du Ghana, un passage de la stabilisation post-crise à une véritable phase d’expansion économique.
Dans la même veine économique, 7info rapporte que la Côte d’Ivoire a adopté son budget 2026, fixé à 17 350,2 milliards FCFA, en hausse de 13,1 % par rapport à 2025. Selon le ministre des Finances Adama Coulibaly, ce budget met l’accent sur le social, les infrastructures, l’éducation, la santé et la sécurité, tout en visant une croissance économique forte et inclusive. Les perspectives sont positives, avec une croissance projetée de 6,7 % en 2026 et une inflation stabilisée à 1,5 %, en dessous de la norme communautaire. Le texte sera examiné par le Sénat du 9 au 13 décembre avant adoption définitive, confirmant la priorité donnée par Abidjan à la stabilité macroéconomique et au développement multisectoriel.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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