Presse/Afrique de l’Ouest : finances, sécurité et politique

Agence de Presse Africaine – Entre les sanctions financières internationales, les dérives sécuritaires au Sahel, la montée de la criminalité urbaine et les ajustements institutionnels, la presse ouest-africaine de ce mardi 21 octobre dresse un panorama contrasté des tensions et mutations à l’œuvre dans la région.

La presse sénégalaise ouvre la semaine sur une affaire retentissante : la sanction infligée à l’agence de notation Moody’s par la justice américaine. Selon Le Soleil, relayant un communiqué du département de la Justice, l’entreprise devra verser 864 millions de dollars — soit plus de 486 milliards de francs CFA — pour son rôle dans la crise des subprimes de 2008. Une pénalité qui ravive le débat à Dakar sur la fiabilité des notations internationales, quelques semaines après que Moody’s a abaissé la note du Sénégal à Caa1, une décision jugée « biaisée et spéculative » par le ministère des Finances.

Pendant que le Sénégal questionne la crédibilité des institutions financières mondiales, le Mali fait face à une dérive d’un autre ordre. Maliweb rapporte que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) impose désormais le port du hijab à toutes les voyageuses. Une mesure coercitive diffusée sur les réseaux sociaux et qui s’applique aux transports interurbains. Les réactions sont vives : des religieux dénoncent une interprétation abusive de la foi, tandis que des militants des droits humains alertent sur une « normalisation du contrôle social » des femmes. En toile de fond, des attaques et entraves à la circulation traduisent la persistance d’un climat d’insécurité.

À Ouagadougou, la tonalité est plus diplomatique. L’Agence d’Information du Burkina (AIB) rapporte la tenue de la 5e session de la Commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et le Maroc. Le directeur général de la Coopération bilatérale, Bassirima Touré, y a appelé à « explorer de nouvelles pistes » pour consolider une coopération Sud-Sud jugée exemplaire, notamment dans les domaines de la formation, de la santé et du commerce.

La Guinée, elle, s’inquiète de la montée d’une criminalité de rue meurtrière. Africaguinee décrit une « nouvelle forme d’insécurité » dans la banlieue de Conakry, où des bandes de jeunes à moto agressent les passants pour voler sacs et téléphones. Ces attaques, parfois mortelles, comme celle d’une mère de famille tuée au rond-point T5, provoquent stupeur et peur parmi les habitants, tandis que les appels à une réaction des autorités se multiplient.

Plus à l’est, la Côte d’Ivoire pleure la mort d’un officier de gendarmerie tué par balles lors d’une patrouille sur l’axe Agboville–Azaguié. Abidjan.net souligne que ce drame intervient à cinq jours de la présidentielle du 25 octobre, dans un climat politique tendu après l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, par le Conseil constitutionnel.

Au Bénin, la fièvre électorale monte aussi d’un cran. Banouto rapporte que la présidentielle d’avril 2026 pourrait se résumer à un duel entre deux duos de candidats, selon le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji. Ce dernier justifie cette éventualité par le strict respect des conditions de parrainage exigées par la loi, alors que le principal parti d’opposition, Les Démocrates, peine à réunir les signatures nécessaires pour participer au scrutin.

Enfin, au Ghana, Pulse Ghana annonce un tournant institutionnel majeur : la Banque centrale prépare une loi sur la régulation des cryptomonnaies, attendue avant la fin de 2025. Soutenu par le FMI, le texte vise à encadrer un secteur en pleine expansion, alors que les transferts de fonds informels explosent et que les actifs virtuels s’imposent dans les échanges quotidiens.

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

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