Presse/Afrique de l’Ouest : entre élections, mémoire et réformes

Agence de Presse Africaine – Entre ambitions électorales, réformes économiques et mémoire africaine, le continent vit au rythme d’une recomposition politique et historique. Des partis en quête de leadership au Bénin, à la préparation de la présidentielle guinéenne, en passant par la régulation financière de la BCEAO et la mémoire de Thiaroye, les dynamiques nationales témoignent d’une Afrique en mouvement, entre passé à honorer et avenir à construire.

Au Bénin, la course à la présidentielle de 2026 s’anime du côté du parti Les Démocrates qui a clos le dépôt des candidatures pour la désignation de son duo présidentiel. Dans un article publié le 7 octobre par Banouto, le journaliste Cheick Donan révèle en exclusivité une liste de trente-quatre personnalités ayant déposé leur dossier. Parmi elles figurent des figures connues de la scène politique nationale comme Éric Houndété, Daniel Edah, Nouroudine Saka Saley ou encore Nourénou Atchadé. Très attendue depuis la date butoir du 4 octobre, cette liste marque une étape cruciale pour un parti qui se positionne comme la principale force d’opposition à l’approche du scrutin présidentiel de 2026.

Sur le plan économique, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest poursuit son chantier de modernisation des paiements numériques. Selon une publication d’Abidjan.net en date du 6 octobre, la BCEAO a mis à jour la liste des institutions autorisées à offrir les services de Plateforme d’Interopérabilité et de Système de Paiement Instantané (PI-SPI). Le Sénégal arrive en tête avec quinze institutions agréées, suivi de la Côte d’Ivoire (treize) et du Mali (huit). Le Bénin compte, lui, cinq établissements participants : BOA, CORIS BANK, ECOBANK, ORABANK et BAOBAB. Une initiative qui vise à renforcer l’inclusion financière et la fluidité des transactions au sein de l’UEMOA.

Plus à l’ouest, la Guinée entre dans une phase décisive de préparation électorale. D’après Africaguinee, la Direction générale des élections (DGE) a annoncé, le 7 octobre, la mise en place de deux commissions pour encadrer la présidentielle du 28 décembre prochain. L’une sera chargée de la réception et de la validation des parrainages, tandis que l’autre, dite financière, devra proposer le montant de la caution des candidats ainsi que le plafonnement des dépenses de campagne. La directrice générale des élections, Camara Djénabou Touré, appelle à la participation « effective et collaborative » de tous les acteurs politiques afin de garantir un scrutin transparent.

L’actualité africaine s’est aussi teintée d’émotion au Sénégal, où le Premier ministre burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo s’est recueilli au cimetière militaire de Thiaroye, lieu de mémoire des tirailleurs africains massacrés en 1944 pour avoir réclamé leurs soldes. Dans un texte rapporté par l’Agence d’Information du Burkina (AIB), le chef du gouvernement burkinabè a salué « le courage de ces héros tombés ici à Thiaroye pour avoir simplement réclamé justice », appelant à ce que leur sacrifice inspire « la marche du continent vers la souveraineté et la dignité ». La cérémonie, organisée en marge du Forum Invest in Senegal, s’est déroulée en présence du vice-président sud-africain Paulus Shipokosa Mashatile, du Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine et de son homologue sénégalais Ousmane Sonko.

Au Mali, le ton est plus introspectif. Dans sa chronique du 8 octobre intitulée « Ça se passe au grin : Le carburant, les djihadistes et nous », le site Maliweb décrit les discussions animées au sein des cercles populaires après la menace des djihadistes de couper l’approvisionnement en carburant du pays. D’abord tournée en dérision, cette menace alimente désormais les inquiétudes sur la hausse des prix. Les membres du grin saluent néanmoins la résilience des populations et les mesures gouvernementales de régulation visant à sanctionner toute tentative de spéculation. Le média souligne l’effort de communication des autorités, qui ont mis en place une ligne directe pour signaler les abus.

Le Sénégal, encore lui, occupe aussi le devant de la scène économique régionale. Dans un entretien accordé au quotidien Le Soleil et repris par Seneweb le 8 octobre, Majdi Debbich, représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) à Dakar, confirme que le pays « bénéficie d’un fort soutien au sein de l’institution ». L’ouverture des négociations pour un nouveau programme d’appui est imminente, dans le cadre des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale prévues à Washington. L’objectif : ramener le déficit public à 3 % du PIB d’ici quelques années, tout en préservant la croissance, grâce à un « ajustement budgétaire à visage humain ». Ce programme reposera notamment sur la rationalisation des exonérations fiscales, la réforme des subventions énergétiques et la réorientation des investissements publics.

Enfin, la journée se conclut sur une note culturelle et patrimoniale. L’Agence nigérienne de presse (ANP) consacre un reportage à la richesse des sites rupestres de l’Irhazer, dans le nord du Niger. Ces ensembles gravés, situés entre les falaises de Tiguidit et le piémont de l’Aïr, retracent plusieurs millénaires d’évolution artistique, de la période bovidienne à la période cameline. L’agence souligne notamment la valeur du site d’Eknaouène, « le plus méridional de tout l’art rupestre du Sahara », avec près de 350 gravures mêlant représentations humaines, chevaux et dromadaires. Ces témoignages, datés du début de l’ère chrétienne, illustrent la richesse et la continuité du patrimoine saharien.

 

 

 

 

 

 

 

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

 

 

 

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