Mauritanie : vers un syndicat en trompe l’oeil dans la fonction publique

En proposant l’élection des représentants syndicaux en novembre prochain dans la fonction publique, le gouvernement mauritanien entend renforcer la démocratie syndicale et clarifier la représentativité dans ce secteur qui souffre depuis longtemps d’efficacité de dialogue social.

Jusqu’à présent les fonctionnaires manquaient de mécanisme transparent pour déterminer leurs représentants syndicaux. Le 1er novembre prochain, ils vont pouvoir le faire mais la proximité de l’Etat laisse planer des doutes sur la représentativité des travailleurs dans les négociations. La multiplicité des syndicats rend le dialogue social complexe et peu efficace. Il est difficile d’impliquer toutes les centrales dans les instances consultatives ou les négociations collectives, ce qui nuit à la cohérence des revendications et à la mise en œuvre des accords.

Malgré les engagements du gouvernement, le cadre législatif national reste insuffisant pour garantir l’indépendance et le bon fonctionnement des syndicats. Des obstacles administratifs et des restrictions légales entravent la création et l’action syndicale. D’ailleurs le rapport 2025 de la Confédération syndicale internationale (CSI) classe la Mauritanie parmi les pays où les droits syndicaux sont régulièrement violés. Les observateurs craignent encore que les syndicats représentants des nouveaux élus soient instrumentalisés par les autorités, ce qui va nuire à leur crédibilité et à leur autonomie.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 16 octobre 2025)

 

 

 

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