Les observateurs reviennent ce début de semaine sur un scandale majeur en Mauritanie révélé par l’agence indépendante Alakhbar et qui a éclaté autour d’un marché d’équipements médicaux confié à l’armée par le ministère de la Santé.
C’est une affaire d’Etat révélant des irrégularités graves et la main d’un frère du président Ould Ghazouani dans des contrats annulés entre la partie sénégalaise et le ministère de la santé pour une commission de 200000 ouguiyas. Ce contrat a été annulé puis réattribué à une société marocaine, dans des conditions jugées opaques.
Les hôpitaux sont restés sans appareils essentiels, ce qui a compromis le diagnostic et les soins des patients. A ce scandale de la santé s’ajoutent d’autres scandales révélés par la cour des comptes des dépassements budgétaires de plusieurs milliards d’ouguiyas, contrats passés sans respect des règles, et détournements de fonds. C’est la santé publique qui est fragilisée depuis plus de 20 ans sur fond d’instabilité ministérielle, d’opacité administrative et d’échecs répétés des réformes. La Mauritanie est devenue une plaque tournante du trafic de faux médicaments, avec 60 000 à 100 000 tonnes circulant sur le marché.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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