
En empêchant la tenue d’une conférence de presse du Collectif des veuves et de l’Alliance des orphelins des victimes civiles et militaires dans une maison privée à Sebkha à Nouakchott, la police viole un domicile privé.
Cette incursion policière est même une violation flagrante de la Mauritanie de ses engagements internationaux et de la charte africaine des droits de l’homme. Cette atteinte à la liberté de réunion indigne les observateurs qui pointent la fragilité de l’espace civique en Mauritanie, où les commémorations et revendications mémorielles sont perçues comme des menaces politiques. Des informations circulent sur les réseaux sociaux sur la suspension avec CCRM pour les indemnisations des victimes des évènements 89-90-91. Ce qui confirme que le conflit entre mémoire et pouvoir pourrait prendre une autre dimension, les familles refusant l’oubli et la « normalisation » du passif humanitaire uniquement par des réparations. Cette question demeure un nœud central de la cohésion nationale. C’est le sens de la conférence des veuves et orphelins interdite par la police pour rappeler que l’indépendance ne peut être célébrée tant que justice n’est pas rendue.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

