Le concept de « nègres de service » en Mauritanie développé cette semaine dans le cadre d’une contribution par le professeur Ely Moustapha relance les débats sur une politique complexe, souvent utilisée pour dénoncer la cooptation de cadres noirs dans un système perçu comme discriminatoire.
Le terme « Nègres de service » est utilisé pour désigner des cadres négro-africains ou harratines qui occupent des postes dans l’administration ou le gouvernement, mais sont accusés de servir un système qui marginalise leurs communautés. C’est une triste réalité mobilisant dans les débats politiques et identitaires pour délégitimer certains acteurs noirs jugés trop proches du pouvoir ou insuffisamment engagés dans la lutte contre les discriminations. Le professeur mauritanien Ely Mustapha, y voit une véritable stratégie du pouvoir qui ne date pas d’aujourd’hui. Tous les locataires du palais de Nouakchott de Mokhtar Ould Daddah à Ould Ghazouani ont utilisé des « nègres-zéros » pour neutraliser les revendications communautaires en échange de privilèges personnels. C’est cette fracture identitaire et politique persistante qui est pointée du doigt par les observateurs. Elle interroge ainsi la légitimité des élites négro-africaines et harratines dans un racisme d’Etat, érigé en système.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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