Mauritanie : les premiers enseignements des inondations du Guidimaka

Les inondations qui ont d’abord frappé le Guidimaka avant de s’étendre sur les autres régions de la vallée ont suscité un vaste mouvement de solidarité nationale relayé sur le terrain par les forces patriotiques du pays. C’est le premier enseignement de cette catastrophe naturelle qui semble réveiller les nouvelles autorités de Nouakchott confrontées à la marginalisation dans le passé des habitants de la vallée. C’est le deuxième enseignement qui appelle à la mise en place d’un plan d’urgence qui va de pair avec une éducation à la citoyenneté.

 

 

C’est un élan de solidarité nationale à laquelle les observateurs ont assisté cette semaine en faveur des sinistrés du Guidimaka frappé par les inondations qui ont fait plus de 6 morts et des disparus et dégâts matériels considérables et plus d’une centaine de sans- abris. Bien que tardivement au chevet des sinistrés, l’Etat a déployé ses moyens pour leur venir en aide au plan alimentaire et sanitaire.

Face à cette situation les hommes d’affaires à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ont mis la main à la poche cette semaine pour plus d’un million de la nouvelle monnaie ouguiya. Auparavant c’est le patron de la banque africaine le mauritanien Samba Kamara qui avait octroyé une aide d’un million de dollars. Une solidarité agissante nationale inédite relayée sur le terrain par les forces patriotiques. Cette contribution financière est une aubaine pour les nouvelles autorités de Nouakchott qui constatent de visu la longue marginalisation des populations du Guidimaka et des autres régions de la vallée par les régimes précédents.

C’est enfin un coup de pouce au gouvernement de Ould Cheikh Sidya pour faire face à la reconstruction du Guidimaka dont l’un de ses meilleurs fils vient de donner l’exemple avec une contribution de 50 millions d’ouguiya et l’ouverture d’une cagnotte à la banque pour d’autres donateurs pour les sinistrés.

Le dernier enseignement est relatif à l’urgence d’un plan de gestion des catastrophes naturelles pour mobiliser l’ensemble des acteurs du pays à commencer par les habitants eux-mêmes responsables en partie d’occupation de terrains inondables et de constructions d’habitations fragiles en passant par les associations en partenariat avec les autorités territoriales pour une véritable éducation à la citoyenneté et enfin l’Etat qui devra anticiper les intempéries et lancer des alertes à temps par les services météorologiques.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 09  septembre 2019)

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