Mauritanie : les observateurs tirent les premiers enseignements de la première semaine du procès de Ould Aziz à Nouakchott

Incontestablement c’est la bataille de procédures entre le collectif d’avocats de la défense et les avocats de l’Etat qui domine la première semaine du procès de l’ex-président Ould Aziz. Ouvert à Nouakchott le 25 janvier dernier. C’est le premier enseignement qui relance l’exclusion des organisations de la société civile comme partie civile. C’est le deuxième enseignement. Et le recentrage de la défense autour de l’immunité du président est considérée comme une plaidoirie dépassée. C’est le troisième enseignement.

Cette obsession du collectif d’avocats de la défense de l’ex-président Ould Aziz à revenir sur une bataille de procédure qu’ils avaient perdue au début de l’arrestation de leur client à savoir l’article 93 de la constitution qui stipule l’immunité du président de la république mais durant son mandat. Et qu’il ne peut être jugé que par une haute cour de justice pour haute trahison. C’est un retour perdant de la défense qui cherche seulement à gagner du temps. C’est le quatrième enseignement.

C’est une première semaine du procès chargée pour la cour criminelle anti-corruption qui a du mal à combiner entre l’accusé principal et ses 11 co-accusés des proches dont la confrontation directe avec Ould Aziz avait échoué au début des enquêtes préliminaires. La tentative de Ould Aziz d’occuper la chaise vide de la fondation de son feu fils ‘Errahma » accusée de blanchiment d’argent n’a pas porté ses fruits. L’exclusion des organisations de la société comme partie civile est une obstruction au travail depuis de longues années de ces dernières dans la lutte contre la gabegie et la corruption en Mauritanie. Un point de moins pour la transparence de ce procès attendu par les Mauritaniens et notamment l’opposition dans toute sa diversité.

Les observateurs saluent la présence de journalistes nationaux et internationaux dans  ce procès historique où c’est la première fois qu’un ancien chef d’Etat mauritanien est poursuivi pour corruption, enrichissement illicite et blanchiment d’argent. C’est le quatrième enseignement.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 02 février 2023)

 

 

 

 

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