
Depuis la réélection du président Ould Ghazouani en 2024, les Mauritaniens attendent un dialogue politique considéré par les observateurs comme un outil stratégique pour renforcer la cohésion sociale et consolider la démocratie.
Ce retard est lié à la difficulté de bâtir un processus inclusif et crédible après plusieurs expériences infructueuses. Le défi est désormais de transformer cette attente en opportunité pour un vrai débat de fond, capable de produire des résultats tangibles. Face à des difficultés de gestion des finances publiques et des dérives autoritaires avec des arrestations arbitraires de militants des droits de l’homme, le président Ould Ghazouani temporise. Plusieurs assises antérieures ont produit des recommandations restées lettre morte, ce qui nourrit la prudence et parfois le scepticisme de l’opposition et de la société civile.
Près d’une année après la promesse de Ould Ghazouani, les Mauritaniens attendent toujours et redoutent chaque report du dialogue qui pourrait être instrumentalisé par le pouvoir pour gagner du temps ou neutraliser l’opposition. Si le dialogue tarde trop, certains acteurs pourraient se retirer, réduisant sa légitimité et son impact. Les thèmes sensibles comme l’esclavage et ses séquelles, le passif humanitaire des années 1986-1991, la gouvernance et les dysfonctionnements électoraux doivent être abordés avec courage, afin de ne pas reproduire les dialogues « sans lendemain » .
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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