
Le discours de Nbéyket Lahwach du président mauritanien sur la tolérance zéro envers toute forme de propagande tribale, communautaire ou raciste, est considéré par les observateurs comme une continuité de sa politique d’autruche de la cohabitation.
Pour les communautés en particulier négro-africaines et harratines indexées, il ne s’agit pas de ruptures fermes avec les pratiques tribales et communautaires. En mettant en garde contre les conflits liés aux ressources locales (puits, barrages de sable, terres), Ould Ghazouani pointe en même temps une faiblesse de sa politique intérieure centrée sur l’accaparement de terres agricoles des agriculteurs de la vallée par l’Etat au profit d’investisseurs nationaux et étranger pour l’avenir du pays. Ce n’est pas la première fois que Ghazouani s’exprime contre le tribalisme : des discours similaires ont été prononcés à Ouadane (2021), Tichit (2023), Rosso et Djéol (2023). Les Mauritaniens ne sont pas dupes que depuis 2019, la République est fondée sur l’iniquité, l’injustice et la justice et la division. Cette complaisance de Ould Ghazouani constitue l’autre face des démons du passé institutionnalisés. L’hégémonie tribale dans la justice est un exemple édifiant. La guerre contre les tribus commence d’abord au sommet de l’État.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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