
L’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 sous le régime du génocidaire Ould Taya continue de susciter des polémiques sur les réseaux sociaux. Parmi les contributions les plus pertinentes qui circulent, figure en première place celle d’un compatriote qui s’adresse spécialement aux arabophones.
C’est pour la bonne cause nationale que Mohamed El Mounir est revenu sur un vieux débat mais actualisé par la proposition financière du règlement du passif humanitaire par Ould Ghazouani. Sur le fond, c’est la question nationale qui revient sur la scène nationale. L’originalité de l’analyse du compatriote arabophone réside dans la franchise que l’abrogation de la loi d’amnistie de 93 n’est pas une menace pour l’Etat encore moins pour une communauté bien précise. Autrement dit qu’aucune composante nationale ne doit s’identifier aux criminels fussent-ils présumés militaires. En réalité, l’abrogation de la loi ne vise pas l’armée nationale mais les individus responsables. Elle permettrait à l’État de reconnaître ses responsabilités et de demander pardon. L’histoire retiendra que l’ancien président Ould Aziz avait fait un pas dans ce sens mais avec des larmes de crocodile pour solder ensuite le passif humanitaire sur fond de tractations financières d’une infime minorité de veuves et orphelins sous l’égide de chefs militaires négro-africains de la vallée. Ce qui veut dire que le règlement du passif humanitaire ne passe pas par la réparation, mais encore moins par une justice ordinaire. Seuls les criminels sont visés.
Les observateurs partagent le sentiment de Mounir qu’un tel processus ne signifie nullement de s’attaquer à l’armée nationale bien que l’Etat soit tenu responsable, à titre politique. C’est la confusion et l’amalgame de l’armée tous des tortionnaires qui est pointée du doigt. C’est la gravité de ces actes qui mine depuis 90 l’unité nationale et la cohésion sociale. L’opposition et l’Etat devront saisir le dialogue qui va s’ouvrir incessamment pour clore définitivement ce dossier.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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