
Au lendemain de l’offensive du président mauritanien à Djiguéni, dernière étape de sa tournée dans le Hodh Echargui, contre la corruption, à Nouakchott 70 fonctionnaires sont inculpés dont 20 envoyés en prison et 19 en liberté provisoire.
Cette justice version fast Track est révélatrice d’une quête d’ exemplarité visant fermement les responsables, afin de dissuader la corruption à haut niveau. Mais pour les observateurs ces inculpations rapides sont considérées comme un écran de fumée face à l’ampleur de la corruption au sein même de l’appareil gouvernemental. L’indépendance de la justice reste contestée, avec des pressions politiques fréquentes.
Derrière ce combat offensif du chef de l’Etat se cachent de hauts fonctionnaires qui seraient épargnés par la justice. Les informations sur les contrats publics et les avoirs des fonctionnaires ne sont pas toujours accessibles. Les Mauritaniens interpellent les bailleurs de fonds à conditionner leur soutien à des engagements concrets en matière de gouvernance. Le gouvernement de Ould Diay est le champion de l’affichage médiatique, l’autre face du discours de la méthode initié par Ould Ghazouani depuis 2019. Les inculpations de fonctionnaires corrompus en Mauritanie illustrent une volonté politique nouvelle, mais encore fragile, de combattre l’impunité des élites.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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