
A moins de trois jours de 2026, les observateurs reviennent sur 2025, une année difficile pour la démocratie et les finances publiques en Mauritanie.
C’est la gouvernance sous tensions dans ces deux domaines, qui est pointée du doigt, marquée par une faible implication du Parlement, une Cour des comptes marginalisée, et une coordination institutionnelle fragile et enfin l’atteinte aux libertés fondamentales. C’est la gouvernance encore très verticale, pilotée par l’exécutif qui rythme cette gouvernance. Les contre pouvoirs en dehors du Parlement, de la Cour des comptes et de la société civile sont plus visibles, des activistes, des militants des droits de l’homme et anti-esclavagistes de l’IRA et de citoyens pacifistes, victimes de violence policière, arrestations et emprisonnements arbitraires.
Cette fragilité institutionnelle n’augure pas un dialogue promis par Ould Ghazouani depuis sa réélection en 2024. La réforme des partis politiques limite au contraire la démocratie pour faire place à la reconnaissance officielle de cinq partis tous issus de la même communauté. Cette discrimination fait son chemin dans tous les rouages de l’Etat. Si les réformes restent technocratiques, sans ouverture politique ni débat public réel, les institutions indépendantes restent formelles. Et c’est la démocratie qui va continuer de reculer.
S’il y a un autre secteur qui fait face à une corruption généralisée c’est celui des finances publiques. Malgré une progression des dépenses publiques avec un accent sur les secteurs sociaux et les infrastructures, les détournements des deniers publics par le truchement des marchés publics de gré à gré, apparaissent comme le talon d’Achille de Ould Ghazouani. Les emprisonnements de quelques personnalités de l’administration sont considérés comme un voile pour cacher des personnalités les plus influentes échappant ainsi à la justice. Cette mauvaise gestion des finances publiques fait que les revenus sont absorbés par des dépenses improductives, des clientélismes ou des mégaprojets mal conçus, ce qui fait que le pays se dirige vers un “boom sans développement”.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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