
AFP – L’ONU a demandé jeudi aux Etats-Unis de revenir sur leur décision d’imposer des sanctions à l’encontre d’une experte de l’ONU qui a critiqué la politique américaine depuis la guerre à Gaza et accusé Israël de « génocide ».
« J’exhorte les Etats-Unis à lever rapidement les sanctions » contre Francesca Albanese, la rapporteure spéciale pour les Territoires palestiniens, a indiqué le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk dans un communiqué.
« Les attaques et les menaces à l’encontre des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, ainsi que des institutions clés telles que la Cour pénale internationale, doivent cesser », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé mercredi que les Etats-Unis – qui boycottent le Conseil des droits de l’homme de l’Onu depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche – imposeront des sanctions contre la rapporteure.
Il a mis en cause sur X ses « efforts illégitimes et honteux visant à inciter la Cour pénale internationale à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens ». Il n’a pas détaillé les sanctions.
« Je continuerai à faire ce que j’ai à faire », a déclaré Francesca Albanese en réponse aux sanctions américaines lors d’une conférence de presse à Ljubljana en Slovénie jeudi.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a de son côté affirmé jeudi que « le recours à des sanctions unilatérales contre des rapporteurs spéciaux ou tout autre expert ou responsable des Nations unies est inacceptable ». Cela constitue en outre « un dangereux précédent », a ajouté Stephane Dujarric, lors d’un point de presse.
En juin, les Etats-Unis avaient déjà pris des mesures contre des magistrates de la CPI – interdiction d’entrée sur le sol américain, gel des avoirs détenus aux Etats-Unis – ayant autorisé la Cour à émettre des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.
De telles mesures visent d’ordinaire des criminels ou des dirigeants politiques de pays hostiles, plutôt que des magistrats.
« Intimidation et représailles »
Un peu plus tôt jeudi, le président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’ambassadeur suisse Jürg Lauber, a lui dit « regretter » la décision américaine de sanctionner Francesca Albanese.
Il a également appelé « tous les Etats membres de l’ONU à coopérer pleinement avec les rapporteurs spéciaux et les titulaires de mandat du Conseil et à s’abstenir de tout acte d’intimidation ou de représailles à leur encontre ».
Mme Albanese, qui occupe son poste depuis 2022, fait l’objet de critiques virulentes et demandes de révocation de la part d’Israël et de certains de ses alliés en raison de ses accusations.
Elle a accusé Israël de « génocide » depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas du 7 Octobre 2023.
Source : L’Orient Le Jour (Liban)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com