Deutsche Welle – Au Cameroun, un chef de village vient d’être honoré par l‘Onu pour son engagement exemplaire envers les réfugiés. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés a décerné son prestigieux prix Nansen à Martin Azia Sodea, pour le soutien décisif apporté à des milliers de Centrafricains fuyant les violences.
A Gado-Badzéré, un village de l’est du Cameroun, l’accueil des réfugiés centrafricains n’a jamais été un simple geste humanitaire : c’est devenu une véritable philosophie communautaire. Et c’est cette démarche que vient de saluer le UNHCR, en remettant, mercredi (10.12.2025), son prix Nansen au chef du village, Martin Azia Sodea.
Depuis 2014, puis lors d’une nouvelle vague en 2021, près de 36.000 personnes ont trouvé refuge dans cette localité voisine de la frontière centrafricaine. Interrogé sur l’esprit qui a guidé son action, le chef Sodea explique que l’idée de départ, c’était de trouver le moyen d’assurer leur survie et leur santé.
« Ces réfugiés centrafricains fuyaient la guerre, les atrocités, les viols, les enlèvements, tant de choses… et on ne pouvait pas accepter de voir nos frères mourir atrocement. On leur a ouvert les portes. Les réfugiés, quand ils viennent, ce n’est pas pour s’éterniser », assure-t-il.
L’intégration des réfugiés, une demarche qui inspire
Avec sa famille et l’ensemble du village, Martin Azia Sodea organise l’accueil, notamment, l’attribution de terres, la construction d’abris et l’intégration quotidienne car, pour le lauréat, « il faut qu’on soit en contact direct avec les réfugiés pour qu’ils sortent de leur stress », explique-t-il.
Cette démarche a même inspiré d’autres chefs traditionnels de la région, contribuant à changer la manière d’accueillir les réfugiés dans l’est du Cameroun.
Martin Azia Sodea recevra officiellement son prix le 16 décembre, à Genève.
Un prix préstigieux
Créée en 1954, la distinction Nansen est dotée de 100 000 dollars. Elle porte le nom de l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen, prix Nobel de la paix et premier Haut-Commissaire pour les réfugiés.
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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