
Dans le rapport général annuel 2022-2023, la Cour des comptes dresse un panorama complet de la gestion publique mauritanienne, pointant du doigt des irrégularités dans plusieurs entreprises et ministères.
Mais au milieu des critiques, le Port autonome de Nouadhibou (PANDB) tire plutôt bien son épingle du jeu, affichant une performance budgétaire positive, sans être épinglé pour des manquements de gestion.
Des résultats financiers au-delà des prévisions
Selon le rapport, le Port autonome de Nouadhibou fait partie des principaux contributeurs aux recettes non fiscales de l’État, aux côtés de la SNIM, de Mauritel, du Port autonome de Nouakchott (PANPA) et de la Banque centrale de Mauritanie.
Pour l’année 2022, les recettes du port ont atteint 211,5 millions MRU, alors que la prévision initiale inscrite dans la loi de finances rectificative s’élevait à 146,3 millions MRU. Soit une hausse de 45 % au-delà des attentes, signe d’une activité soutenue et d’une gestion des revenus plus efficace que prévu.
Cette performance place Nouadhibou au-dessus du Port de l’Amitié (PANPA), dont les recettes ont été inférieures aux prévisions, et contribue à maintenir la ville portuaire comme deuxième poumon économique du pays, derrière la SNIM.
Une contribution majeure aux finances publiques
En 2023, la Cour note que les grandes entreprises publiques SNIM, Mauritel, PANPA, PANDB et la BCM ont assuré 98,4 % des recettes issues de cette catégorie budgétaire.
Autrement dit, une poignée d’acteurs, dont le port de Nouadhibou, continue de porter le poids des ressources parafiscales de l’État.
Cette tendance confirme l’importance stratégique du port dans les équilibres financiers nationaux : il demeure une source stable de revenus pour le Trésor public, malgré un environnement concurrentiel et la fluctuation des volumes de transit maritime.
Un silence révélateur de bonne gouvernance ?
Contrairement à d’autres entités publiques auditées en profondeur la SOMELEC, Mauritania Airlines, la CNAM ou la SNAAT le rapport ne formule aucune observation, ni irrégularité spécifique sur le Port autonome de Nouadhibou.
Ce silence institutionnel, rare dans un document aussi exhaustif, peut s’interpréter de deux façons : soit le port n’a pas été audité durant la période considérée, soit sa gestion n’a pas soulevé de griefs majeurs nécessitant mention. Dans les deux cas, l’absence de remarques défavorables contraste avec les critiques adressées à d’autres entreprises publiques.
Un rôle stratégique à consolider.
Pivot du commerce maritime et point d’entrée majeur pour les exportations minières et halieutiques, le Port autonome de Nouadhibou joue un rôle central dans la logistique nationale et régionale.
Son bon comportement financier, mis en lumière dans le rapport, invite à renforcer sa modernisation, il faut améliorer la transparence de ses opérations portuaires pour consolider cette réputation de rigueur.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur
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