
– Le Fonds monétaire international (FMI) a « répondu immédiatement à la demande d’un programme d’aide de la part du gouvernement sénégalais », a assuré jeudi 16 octobre la directrice générale du fonds, Kristalina Georgieva, qui a réitéré son soutien aux autorités « pour avoir mis à jour l’immense problème » que représentait la dissimulation de la dette publique.
« Le Sénégal a fait une demande de programme d’aide auprès du fonds et nous avons immédiatement répondu. J’ai rencontré la délégation sénégalaise ici (…) et nous allons envoyer une équipe dès la fin des réunions annuelles », qui s’étendent jusqu’à samedi, a assuré Mme Georgieva lors d’une conférence de presse.
Dakar est confronté à une situation économique préoccupante, avec un déficit budgétaire de 14 % et un encours de dette publique représentant 119 % du PIB. Les autorités au pouvoir depuis 2024 accusent le précédent gouvernement du président Macky Sall (2012-2024) d’avoir dissimulé les vrais chiffres des indicateurs-clés, comme la dette publique et le déficit budgétaire.
Risque systémique
Le FMI a confirmé « des déclarations erronées significatives des déficits budgétaires et de la dette publique sur la période 2019-2023 ». Depuis, les décaissements du FMI ont été suspendus en attendant d’obtenir des réponses et des engagements de la part des nouvelles autorités afin que cette dissimulation d’indicateurs alléguée ne se reproduise pas à l’avenir.
« Je veux rendre hommage aux autorités sénégalaises pour avoir mis à jour cet immense problème, a insisté Kristalina Georgieva. Cela a été caché et ils l’ont rendu public, tentant de comprendre ce qu’il s’est passé et l’ampleur du problème. Cela a pris du temps mais nous y voyons désormais plus clair. »
Par ailleurs interrogée sur le risque systémique que pourrait représenter le secteur financier non bancaire (SFNB), la directrice générale du FMI a appelé à une meilleure supervision de ces institutions.
« Nous avons connu un basculement majeur des financements, au point que le SFNB représente désormais plus de la moitié des financements réalisés actuellement, a détaillé Mme Georgieva. « Si cela continue de progresser, on peut se retrouver face à un moment difficile. »
« Nous sommes vigilants »
D’autant que, avec l’enchaînement des chocs et des crises ces dernières années, « la plupart des Etats ne disposent plus des marges budgétaires et les principales banques centrales sont toujours concentrées sur le ralentissement de l’inflation », ce qui réduit les possibilités de réagir en cas de crise financière majeure.
« Nous y sommes vigilants. Nous appelons à plus d’attention sur ce secteur et demandons ce qui peut être fait en termes de supervision et régulation », afin d’éviter une potentielle crise, a ajouté Kristalina Georgieva.
avec
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com