
Le Calame – Au cours d’une conférence de presse tenue, le mardi 27 octobre, à l’hôtel Azalai, le président de l’Alliance pour la Justice et la démocratie, Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) a déclaré que « le dossier du passif humanitaire est purement politique, qu’il requiert une solution politique, non des arrangements et qu’il concerne tous les mauritaniens ».
M. Bâ Mamadou Bocar réagissait aux informations selon lesquelles l’Etat mauritanien va octroyer un montant de 27 milliards d’Ouguiya anciens, aux victimes, rescapés et orphelins… des événements de 89-90. Victime lui-même desdits événements, M. Bâ affirme que donner des réparations à ceux qui acceptent cette solution ne règle pas le problème ; il faut que l’Etat accepte d’en débattre sérieusement afin de parvenir à une solution consensuelle, à travers une justice transitionnelle, comme cela s’est passé ailleurs. Et le président Bâ d’enfoncer le clou : à la veille de chaque dialogue, le gouvernement s’arrange à éviter certaines questions essentielles, il l’a fait avec la loi d’orientation de l’Education, adoptée par le Parlement alors qu’un dialogue s’apprêtait à démarrer, en 2022, et la loi sur les partis politiques. Cela prouve la mauvaise fois des autorités, tonne-t-il.
Parlant du dialogue en gestation, le président de l’AJD/MR affirme que son parti n’ira pas à ce conclave pour la bonne et simple raison que les conditions minimales exigées par son parti ne sont pas tenues en compte par les autorités. « Nous estimons que le dialogue est une des solutions aux problèmes, mais ceux que nous avons vécus n’ont pas été à la hauteur. « Nous avons participé à quatre dialogues mais, les autorités n’ont jamais fait montre de sérieux.» Et le président Bâ de les rappeler : « officialisation des langues nationales Pulaar, Soninké et Wolof, abrogation de la loi d’orientation et celle relative aux partis politiques nous n’avons enregistré aucun geste de bonne volonté des autorités nous encourageant à participer à un semblant de dialogue », indique le président de l’AJD. M. Bâ qui dit avoir discuté avec le coordinateur du dialogue Moussa Fall n’a pas été convaincu de la nécessité de participer au dialogue mais ne critique pas pour autant, ceux qui ont choisi de prendre part à ses préparatifs.
Revenantsur la publication du rapport de la Cour des Comptes et le débat qu’elle a suscité, le président Bâ a d’abord déploré le retard de sa parution mais aussi le fait qu’il ne concerne pas toutes les institutions. Plus grave pour lui, ce rapport révèle l’ampleur du désastre et l’absence de mesures préventives et punitives. Avec ce désastre, on prive les mauritaniens d’écoles, de santé et d’autres investissements, déplore-t-il. Tout en saluant les mesures prises par le gouvernement, le président de l’AJD souhaite que toutes les institutions de contrôle publient leur rapport annuel à temps et que les mesures draconiennes soient prises contre tous les pilleurs de deniers publics.
Parlant des rapports avec nos voisins, en particulier le Mali, le président de l’AJD a déploré la fermeture par le Mali de sa frontière avec la Mauritanie, pouvant occasionner du coup de graves conséquences sur le cheptel des régions de l’Est grosses réservoirs de l’élevage. Pour M. Bâ, la gestion de nos rapports avec nos voisins mérite d’être améliorer car ce sont des pays frères avec lesquels nous entretenons des liens séculaires. Les dernières rafles, violences et expulsions de ressortissants maliens et sénégalais et même de négro-mauritaniens ont eu de lourdes conséquences. Au Mali, on a fermé le commerce des mauritaniens et depuis peu la frontière même. C’est regrettable, s’offusque le présidnet de l’AJD.
Evoquant la question des tenues scolaires édictées par l’Ecole Républicaine, le président de l’AJD/ déplore sa mauvaise gestion et note qu’au lieu de favoriser l’unité nationale à travers le port de la tenue, elle crée voire accentue les différences au sein des écoles. Aussi, certains élèves sont exclus des cours parce qu’ils ne disposent pas de la tenue – leurs parents étant démunis et donc incapables d’en procurer à leurs progénitures souvent nombreuses. Le fait de renvoyer les enfants de l’école parce qu’ils ne portent pas tenue viole, selon le député AJD de Nouadhibou, Samba Thioyel Sow le droit des enfants à l’éducation. Pour l’élu, exiger le port de la tenue participe purement et simplement à saborder l’éducation d’une catégorie de citoyens mauritaniens.
Au cours de sa conférence de presse, le président Mamadou Bocar Bâ est revenu sur les inondations enregistrées dans certaines localités de la vallée : il a cité Wali Diantang et Kaédi au Gorgol, Sénoboussobé et Sinthiane Diama au Brakna, déplorant au passage l’absence de réactions et d’assistance aux populations affectées dont certaines ont perdu toutes leurs récoltes.
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