
Agence de Presse Africaine – L’administration Trump a engagé un recentrage diplomatique et sécuritaire d’ampleur qui frappe d’abord l’Afrique, avec le rappel de 13 ambassadeurs sur 29 et un durcissement marqué des restrictions d’entrée visant de nombreux pays du continent, selon l’Associated Press et la Maison-Blanche.
L’Afrique apparaît comme la région la plus exposée au recentrage diplomatique et sécuritaire engagé par l’administration du président américain Donald Trump, combinant rappels massifs d’ambassadeurs et durcissement sans précédent des restrictions d’entrée aux États-Unis, selon des informations de l’Associated Press (AP) et une proclamation publiée par la Maison-Blanche.
D’après AP, l’administration Trump a décidé de rappeler près de 30 diplomates de carrière occupant des postes d’ambassadeur ou de haut niveau à l’étranger afin de s’assurer que la diplomatie américaine soit pleinement alignée sur la doctrine « L’Amérique d’abord ». Sur les 29 chefs de mission concernés, 13 sont en poste en Afrique, faisant du continent le principal foyer de cette réorganisation. Les pays touchés sont le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, le Gabon, la Côte d’Ivoire, Madagascar, Maurice, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Somalie et l’Ouganda, précise AP.
Ce mouvement diplomatique intervient dans un contexte de durcissement parallèle de la politique migratoire américaine, officialisé le 16 décembre 2025 par une proclamation présidentielle visant à « protéger la sécurité nationale ».
Selon la Maison-Blanche, ces mesures reposent sur des analyses jugées « fondées sur des données » concernant les lacunes persistantes de certains États en matière de contrôle, de vérification des identités et de partage d’informations.
Là encore, l’Afrique est largement dominante. Sur les 12 pays initialement considérés comme « à haut risque » et soumis à des restrictions maintenues, six sont africains : l’Érythrée, la Guinée équatoriale, la Libye, la République du Congo, la Somalie et le Soudan. À cette liste se sont ajoutées des restrictions totales d’entrée pour cinq nouveaux pays, dont trois africains : le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ainsi que le Soudan du Sud. La Sierra Leone, déjà partiellement concernée, est désormais soumise à des restrictions totales.
Par ailleurs, quinze pays supplémentaires font l’objet de restrictions partielles, dont une majorité africaine : Angola, Bénin, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Malawi, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. La Maison-Blanche justifie ces décisions par des taux élevés de dépassement de visas, des refus de réadmission de ressortissants expulsables, la faiblesse des systèmes d’état civil ou encore la présence de groupes armés et terroristes.
Selon l’administration Trump, ces mesures visent à « obtenir la coopération des gouvernements étrangers », à lutter contre la fraude documentaire et à empêcher l’entrée de personnes ne pouvant être « contrôlées de manière adéquate ». La Cour suprême avait déjà validé, lors du premier mandat de Donald Trump, le principe de telles restrictions, rappelant qu’elles relèvent des prérogatives présidentielles.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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