
« Je ne sais pas quoi dire. Les images sont plus fortes qu’aucun mot: destruction, destruction et encore destruction », lâche Saher Abou al-Atta à l’AFP.
Mi-septembre, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre majeure pour s’emparer de Gaza-ville, présentée par Israël comme un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Dans la ville où selon l’ONU vivait environ un million de personnes en août, de nombreux immeubles sont aujourd’hui éventrés, sans fenêtres ou pour beaucoup réduits en poussière. Dans les rues dominées par le gris des débris, des piétons, dont beaucoup d’hommes marchent samedi, pour la plupart sans effets personnels avec eux, selon des images de l’AFPTV.
L’hôpital Rantissi pour enfants et patients atteints de cancer est dévasté. Des salles de soin ne sont plus qu’amas de lits à barreaux renversés, plafonds éventrés et matériels épars.
« La belle Gaza » perdue
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© AFP Des Palestiniens marchent le long de la route côtière dans le centre de la bande de Gaza en direction de la ville de Gaza, dans le nord, le 11 octobre 2025 |
Samedi, à la faveur du repli de l’armée israélienne sur des lignes convenues à l’intérieur de la bande de Gaza, des centaines de milliers de Gazaouis continuent de remonter la route côtière Al-Rachid vers le nord, à pied ou dans des voitures chargées pour certaines de matelas et couvertures.
Raja Salmi est l’une d’eux. Elle raconte combien les kilomètres (plus d’une quinzaine) entre Khan Younès, où elle était déplacée, et la ville de Gaza ont été « extrêmement épuisants » et la route « longue ». « Nous avons marché pendant des heures, et chaque pas était empreint de peur et d’angoisse pour ma maison », raconte-t-elle depuis Gaza-ville.
La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a indiqué samedi en fin d’après-midi que plus de 500.000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu avec Israël, la veille à 09h00 GMT.
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© AFP Des Palestiniens marchent le long de la route côtière dans le centre de la bande de Gaza en direction de la ville de Gaza, dans le nord, le 11 octobre 2025 |
Lorsque Raja Salmi a enfin atteint le quartier d’Al-Rimal, elle dit ne pas avoir retrouvé sa maison debout.
« Elle n’existe plus, elle n’est plus qu’un tas de décombres », dit-elle.
« Je me suis tenue devant et j’ai pleuré. Tous ces souvenirs ne sont plus que poussière », décrit-elle.
Au printemps, l’ONU estimait qu’environ 92% des bâtiments résidentiels de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent en Israël du Hamas le 7 octobre 2023.
Après deux ans de guerre, la ville de Gaza « n’est plus ce qu’elle était », selon Raja Salmi, « tout en nous semble mort ».
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© AFP Des chars et soldats israéliens dans le sud d’Israël, à la frontière avec la bande de Gaza, le 11 octobre 2025 |
Sami Moussa, 28 ans, fait le même constat. Il y est retourné, sans sa famille, « pour évaluer la situation et l’état de (leur) maison ».
Elle est toujours debout, même si endommagée, « mais ce que j’ai vu dans la ville est choquant », assure-t-il depuis le camp de réfugiés d’al-Chati. « J’ai eu l’impression d’être entré dans une ville fantôme, pas à Gaza: les rues sont détruites et rasées, il y a du sable partout, et de nombreuses maisons sont effondrées ou complètement vidées ».
Il décrit « l’odeur de la mort » et une « destruction » à ce point « totale » qu’il ne reconnaît plus les lieux.
Gaza (Territoires palestiniens) ( )
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