La Mauritanie vue de près

Vue de près, la Mauritanie est un pays dont la réalité se confond avec la fiction.

 

 

Tellement il y a un mélange incroyable des genres où la politique semble déterminer tout le reste mais où tout vaut plus que la politique.Il suffit de se situer par rapport à ce qu’on appelle les « changements » qui s’opèrent ici et là pour se rendre compte que non seulement, rien n’a véritablement changé mais qu’au contraire, ce prétendu changement est porteur des plus grandes incertitudes sur tous les plans.

Sur le plan économique les nouvelles autorités avaient déclaré qu’elles allaient offrir au citoyen des conditions de vie meilleures pour accéder à ses besoins prioritaires en matière d’eau, de santé, de logement, de ravitaillement en denrées de base etc. Au nom de ce nouveau changement de cap, des zones ont été loties dans les périphéries de la capitale pour accueillir des foyers pauvres. Tous les mauritaniens se sont rués vers ces endroits pour avoir chacun un morceau de terrain. Au finish, les populations se sont retrouvées à l’extérieur de la ville manquant de tout pour résister aux rudes conditions climatiques. Le gite se transforma en cauchemar alors qu’en haut lieu on se vante tous les jours que tout est bien dans la meilleure de la nouvelle Mauritanie. Sur le terrain la réalité affiche un autre visage. Mais pour masquer cette situation les responsables trouvent les moyens de justifier les raisons de ce plan manqué de relogement des banlieusards. Normal que la réalité prenne les allures de la fiction sachant que nous vivons depuis deux ans dans l’improvisation générale. Les conséquences sont visibles sur le quotidien des mauritaniens où les prix des denrées de première nécessité flambent de façon exponentielle ; les marchés se renchérissent en ce mois béni t de ramadan alors que le niveau des bourses est affecté par une crise chronique. Les populations sont durement éprouvées par une situation qui va de mal en pis, aggravée par une dépréciation de la monnaie nationale. Le malaise social couve toujours et beaucoup de secteurs sont paralysés par cette crise économique qui a contraint des entreprises nationales à licencier une partie de leurs employés. Les victimes de telles mesures tiennent régulièrement des sit-in devant la présidence, d’autres battent le pavé dans les rues pour dénoncer l’arbitraire qui les frappent. Que dire des mesures d’insertion en faveur des diplômés chômeurs : une illusion qui révèle de plus en plus l’absence d’un plan structuré de résolution globale des problèmes. Les lettres ouvertes adressées au président en disent long sur la demande sociale. Et le gouvernement de Moulaye Ould Mohaled Laghdaf dans face à cette situation ! Les réformes promises traînent notamment dans le secteur éducatif, de l’urbanisme, de la santé etc. l’aide à la presse tarde à se concrétiser n la libéralisation de l’audio-visuel aussi. Contrairement à tout ce qui a été dit depuis des mois, la Mauritanie dont nous rêvons n’a pas encore pris forme. Et pour cause : la politique. Cette arme à double tranchant tient en otage le pays tout entier faute d’hommes capables de la manier à bon escient. Faute de dirigeants à la hauteur ayant les mêmes réflexes, les mêmes méthodes maladroites qui nous engagent vers des horizons incertains

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  Le Rénovateur le 02/08/2011

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