INTEGRATION DE L’INFORMATION EN AFRIQUE : Une initiative pas nouvelle

La question de l'intégration de l'information en Afrique n'est pas d'actualité car elle a toujours existé et a été l'origine des initiatives entreprises par des Etats pour créer des agences panafricaines. C'est ce qui ressort de la conférence initiée par l'Association des Journalistes Camerounais au Sénégal (Camjosen), autour des ''Enjeux et défis de l'intégration de l'information en Afrique''.

 
Se souciant du traitement de l’information africaine par des agences de presse non africains et qui le plus souvent ont une image réductrice du continent, la Camjosen a organisé une conférence sur le thème : ‘’Enjeux et défis de l’intégration de l’information en Afrique’’, samedi au siège de l’Unesco, à Dakar. Une occasion pour les participants de rappeler qu’une telle initiative ne date pas d’aujourd’hui.

Abdou Latif Coulibaly, porte parole du gouvernement, parrain de la conférence, salut l’initiative de la Camjosen a expliqué que l’enjeu de l’intégration de l’information en Afrique est « une préoccupation majeure  de tous les journalistes, en particulier africains ». Cependant, le ministre de la Bonne gouvernance de rappeler que « cela ne date pas d’aujourd’hui. Je me rappelle que c’est en 1985 que la première conférence de cette nature a eu lieu ici même  (siège Unesco) par un groupe de  pionniers qui a aboutit à ce qu’on appelait l’Union des Journalistes Ouest  Africains ». Toujours dans la même dynamique Latif Coulibaly rappelle que « même les gouvernements africains ont tenté, malheureusement cela a échoué, de mettre en place par exemple une agence panafricaine et une télévision. »

Convoquant l’histoire, Abdou Latif Coulibaly, montre que bien avant les indépendances et même au milieu des indépendances, l’information « qui circulait entre pays africains était exclusivement produit par des chaines de télévision occidentales», déclare-t-il.

Cependant, Abdou Latif Coulibaly montre que « actuellement  un sénégalais peut suivre à temps réel la télévision béninoise, ivoirienne etc ». Ainsi, le parrain de la conférence prétend qu’il y des progrès remarquables à l’image de la chaine panafricaine Africable. Mais, le parrain de la journée admet que beaucoup reste à faire au Sénégal.
Toutefois, le porte parole du gouvernement rappelle qu’il y des médias forts en Afrique qui n’ont rien à envier aux occidentaux, à l’exemple de certains médias en Afrique du Sud  et du Nigéria, entre autres.

 Les obstacles des médias africains          
Les initiatives ne manquent pas. Des actes ont été posés. Mais le résultat est le même. Nos pays continuent de subir l’information venant de l’occident et traitant de l’Afrique sous un regard suspecté à tort ou à raison. Beaucoup d’obstacles ont été relevés lors de la conférence initiée par le Camjosen, le samedi au siège de l’Unesco.

Ainsi  le manque de moyens de nos groupes de presse sort-il du lot, comme premier facteur de blocage de toute initiative. Selon les divers intervenants, les médias africains n’ont pas les moyens de leur politique. A titre d’exemple, la Panapress, qui est née de la volonté de quelques Etats et d’opérateurs privés africains de doter l’Afrique d’un outil de communication privilégié est entrain d’agoniser, faute de moyens.

Par ailleurs, la volonté politique de nos dirigeants a été pointée du doigt. Le constat est que le plus souvent, des groupes de presse sont crées par des privés dans le but de faire de la propagande. Certains médias sont au service d’un homme politique ou d’un parti. Sous un autre registre, les médias africains ont un manque criant d’audience. En réalité les plateaux proposés au public ne sont pas diverses et multiples. La qualité des programmes diffusés laisse à désirer. Autant de facteurs qui désintéressent le public au profit des chaines étrangères.

Il ressort des débats que, certes des médias panafricaines existent sur le continent, à l’image de la télévision Africable et de l’agence Panapress, mais les moyens et la volonté politique manquent pour en faire des médias panafricains forts.

 

Jean Michel DIATTA

Dessin de Damien Glez (Dessin paru dans “Le Journal du Jeudi” (Burkina Faso)

 

Source : Sud Quotidien (Sénégal)

www.kassataya.com

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page