Inspirés par Elon Musk, des milliardaires chinois rêvent de dizaines d’enfants nés par GPA aux États-Unis

Le « Wall Street Journal » a révélé que des milliardaires chinois se rendaient aux États-Unis pour entamer des procédures de gestation pour autrui.

Le Point  – Plusieurs milliardaires chinois profitent des failles de la législation américaine pour faire naître, sur le sol américain, des dizaines, voire des centaines de bébés via des procédures de gestation pour autrui (GPA), révèle une longue enquête du Wall Street Journal.

Tout est parti d’un constat d’une juge aux affaires familiales californienne, Amy Pellman : le nom de Xu Bo revenait à au moins quatre reprises dans des demandes de reconnaissance de droits parentaux. En poussant les recherches, le tribunal de Los Angeles a découvert qu’il avait fait des démarches pour mettre au monde au moins huit autres enfants, tous par l’intermédiaire de mères porteuses. À l’audience à laquelle il a été convoqué, il a indiqué vouloir une vingtaine d’enfants nés aux États-Unis pour qu’ils puissent reprendre son entreprise.

Mais Xu Bo est loin d’être le seul. Wang Huiwu a, de son côté, engagé des mannequins comme donneuses d’ovocytes pour avoir dix filles dans l’espoir de les marier, un jour, à des hommes puissants. Le média américain donne également d’autres exemples plus « classique », des cadres qui manquent de temps, des couples âgés ou des couples homosexuels. Tous se sont inspirés d’Elon Musk et de ses quatorze enfants reconnus.

« Dynastie familiale »

La gestation pour autrui, un outil censé aider les gens à fonder une famille, a ainsi été complètement détournée. Initialement, pour certains couples, cette pratique était une manière de coutourner la politique de l’enfant unique qui était en vigueur jusqu’en 2015 en Chine. Car les enfants nés outre-Atlantique obtiennent la citoyenneté américaine, en vertu du 14e amendement. Et ces bébés, non-Chinois, n’étaient pas concernés par la politique de Pékin.

Puis, une nouvelle clientèle est apparue. Nathan Zhang, fondateur et PDG d’IVF USA raconte au Wall Street Journal que des clients « ultra-riches » commandent des dizaines, voire des centaines de bébés afin de « forger une dynastie familiale inarrêtable ».

Certaines entreprises américaines assurent avoir reçu des demandes pour plus de 100 enfants pour un seul et même couple. Si la majorité, voire la totalité, disent refuser, rien n’empêche les couples de contacter plusieurs agences différentes afin de multiplier leurs chances. La loi américaine étant floue, il est presque impossible pour ces agences de savoir si leurs clients réalisent plusieurs démarches.

Durcissement des règles

Pour tenter de contrer ce qu’ils appellent le « tourisme de naissance », les États-Unis ont durci, en 2020, les règles pour les femmes soupçonnées d’entrer dans le pays pour accoucher. En janvier dernier, Donald Trump a même signé un décret pour mettre fin au droit du sol refuser la citoyenneté aux enfants nés aux États-Unis si aucun de leurs parents n’est américain ou si aucun des deux ne vit dans le pays. Mais là encore, un flou subsiste : car la loi, qui est examinée par la Cour suprême, pourrait ne pas concerner les mères porteuses américaines.

Le Wall Street Journal indique également qu’un sénateur souhaitait interdire la gestation pour autrui aux États-Unis pour certains ressortissants étrangers, dont les Chinois. Les demandes de GPA aux États-Unis de clients chinois ont quadruplé enre 2014 et 2019, a indiqué l’université Emory. Au total, 40 % des procédures enregistrées l’étaient pour des parents étrangers.

 

 

Nathan Joubioux

 

 

Source : Le Point (France) – Le 14 décembre 2025

 

 

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