
AFP – A Gaza, des cris de louange à Allah ont éclaté depuis les tentes du camp d’Al-Mawasi, près de Khan Younis (sud), à l’annonce de cette décision, a constaté un correspondant de l’AFP.
« Mon corps s’est mis à trembler et à frissonner. J’ai été envahie par un sentiment du genre +Oh Allah, enfin le soulagement est arrivé. Enfin, la guerre va cesser, le génocide va cesser, et nous pourrons dormir en sécurité et sans crainte!+ », a témoigné Samah Al-Hu, une Palestinienne du camp.
« Nous espérons que la guerre, les bombardements et les destructions prendront fin, et que les effusions de sang cesseront. Nous sommes épuisés et méritons la joie et la vie », souligne Moamen Jasser, un Palestinien qui a également célébré la nouvelle avec la foule en liesse.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a jugé que le mouvement islamiste palestinien « était prêt pour une paix durable » après deux ans de guerre.
« Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité », a ajouté le président américain.
Le Hamas s’est dit prêt à négocier immédiatement en vue de la libération des otages, de la fin de la guerre et du retrait israélien de Gaza mais n’a pas mentionné la question-clé de son propre désarmement.
Israël a de son côté pris acte de la réponse du mouvement palestinien et dit samedi se préparer « pour la mise en oeuvre immédiate de la première étape du plan Trump pour la libération de tous les otages », sans évoquer à ce stade d’autres aspects du plan.
De nombreux dirigeants internationaux ont salué l’annonce du Hamas.
La libération des otages et un cessez-le-feu sont « à portée de main », a notamment jugé le président français Emmanuel Macron, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se disant « encouragé ».
Donald Trump avait donné au Hamas jusqu’à dimanche 18H00, heure de Washington, soit 22H00 GMT ou 01H00 lundi à Gaza, pour accepter sa proposition, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit soutenir.
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© AFP Des Palestiniennes pleurent leurs morts près de l’hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le 2 octobre 2025 |
En cas de refus, le dirigeant américain avait promis « l’enfer » au Hamas, peu après une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait jugé « crucial » un arrêt des frappes israéliennes.
Dans sa réponse, le Hamas s’est dit prêt à libérer tous les otages vivants et à rendre les corps des otages décédés, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’à des négociations immédiates sur les « détails » de ces libérations.
« Vague » et « ambiguë »
Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l’armée israélienne.
Le Hamas a par ailleurs réaffirmé son accord pour confier la gestion de la bande de Gaza à une instance palestinienne composée de « technocrates » indépendants, précisant que les autres questions concernant l’avenir du territoire devraient être discutées dans un cadre palestinien « auquel le Hamas participera et contribuera de manière responsable ».
Israël, qui a promis de détruire le Hamas, a toujours refusé tout rôle dans l’après-guerre pour le mouvement palestinien, qui s’est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.
Le Hamas ne mentionne pas en revanche la question de son désarmement, réclamé avec force par Israël, ni de l’exil de ses combattants dans des pays tiers, deux points clés du plan présenté lundi par M. Trump.
Celui-ci prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus dans la bande de Gaza, le désarmement du Hamas et le retrait par étapes de l’armée israélienne.
La proposition prévoit également la mise en place d’une autorité de transition chapeautée par Donald Trump et le déploiement d’une force internationale.
« Lieux de mort »
Vendredi, des frappes israéliennes ont encore fait au moins 49 morts à Gaza, selon la Défense civile, dont 31 à Gaza-ville.
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© AFP Un jeune Palestinien transporte ses affaires au nord-ouest du camp de Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 1er octobre 2025 |
Israël a lancé le 16 septembre une offensive sur cette ville du nord du territoire, qu’elle présente comme le dernier bastion du Hamas, poussant des centaines de milliers de personnes à fuir vers le sud.
L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.
En riposte, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans le petit territoire assiégé, qui a fait au moins 66.288 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
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