
Le chaînon manquant des chefs d’Etat africains à la première rencontre entre le président français et la société civile africaine et la diaspora est considéré par les observateurs comme une nouvelle formule gagnante pour la France et perdante pour l’Afrique.
Gagnante pour le président français Emmanuel Macron qui évite la confrontation entre lui-même et ses homologues africains et leur société civile et la diaspora. C’est une formule test derrière laquelle se cachent des mesures de reconnaissance de l’histoire coloniale avec la restitution prochainement des œuvres d’art du bénin, la réhabilitation des anciens combattants africains, la création d’un fonds pour aider la société civile dans la bonne gouvernance africaine, des investissements pour les entrepreneurs africains et de la diaspora. C’est le premier enseignement de Montpellier qui interpelle les limites d’un tel sommet pour rompre le cordon ombilical qui lie la France avec ses anciennes colonies d’Afrique.
C’est le deuxième enseignement qui laisse penser que les échanges fructueux et tumultueux entre le président français et les 11 pépites qui ne sont pas choisis par hasard, relèvent d’une pièce de théâtre revue et corrigée par l’Elysée dans un contexte des présidentielles de 2022 même si la fin du spectacle est d’un goût inachevé malgré les piques contre la françafrique sur la condescendance, la tolérance voire le soutien des dictatures africaines, la présence militaire, le silence sur les droits de l’homme.
C’est le côté frontal qui fait que c’est une formule perdante pour la société civile africaine qui sait au fond d’elle-même que la France continuera toujours à privilégier ses intérêts que le partenariat d’égal à égal avec l’Afrique mais gagnante pour la diaspora qui va engranger plus de reconnaissance dans un pays où elle est toujours stigmatisée par les politiques et une partie de la presse.
Un troisième enseignement qui appelle à une deuxième formule pour laver la marmite sale depuis plus de 60 ans entre la France, l’Afrique, la société civile, la diaspora pourquoi pas élargir à la société civile française et aux acteurs religieux français et africains.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 octobre 2021)
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