Courrier international – Par le hasard du tirage au sort de la compétition, le “Pride Match” programmé le 26 juin à Seattle, où des événements en soutien à la communauté LGBTQI sont prévus ce jour-là, opposera les sélections de deux pays où l’homosexualité est réprimée. Ces dernières refusent que la rencontre soit associée à cette cause et en appellent à la Fifa.
Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 de football, effectué le vendredi 5 décembre, qui a réparti les 48 équipes dans 12 groupes et défini le calendrier de la compétition, a programmé un match entre l’Égypte et l’Iran le 26 juin dans le stade Lumen Field, de Seattle, dans l’extrême nord-ouest des États-Unis dans le cadre des éliminatoires du groupe G.
Mais pour le comité d’organisation local, “cela a engendré un défi imprévu”, écrit The Athletic, site spécialisé qui s’occupe de l’actualité sportive pour le quotidien américain The New York Times.
En effet, il avait “préparé une série d’activités pour célébrer la Seattle Pride, la marche des fiertés de la ville, qui promeut les droits et libertés de la communauté LGBTQI, et qui a généralement lieu le dernier week-end de juin”, désignant à cette occasion la rencontre prévue dans la ville à ce moment-là comme “Pride Match”. Or les deux pays en question “criminalisent les relations homosexuelles”. Une situation qui a provoqué de vives réactions au Caire et à Téhéran.
“Nous sommes une société religieuse”
En Égypte, l’homosexualité n’est pas interdite en tant que telle, mais elle peut être passible de sanctions en vertu de lois interdisant la “débauche”. Dans une lettre envoyée à la Fifa, l’organisatrice de la compétition sportive, la Fédération égyptienne de football, s’est dite opposée à “l’organisation de manifestations de soutien à l’homosexualité” durant le match. Ces dernières “entreraient en conflit avec les valeurs culturelles, religieuses et sociales de la région, en particulier dans les sociétés arabes et islamiques” et “provoqueraient des réactions” chez les supporters iraniens et égyptiens.
“Le refus de ces célébrations demeure un droit légitime et naturel pour les Égyptiens et les Iraniens”, écrit un journaliste sportif égyptien dans les colonnes du quotidien Al-Masry Al-Youm, enjoignant à la fédération de prendre langue avec le président de la Fifa, Gianni Infantino, et le président américain, Donald Trump.
Dans des propos relayés par le site Cairo24, Ahmad Shobier, ancien gardien de la sélection égyptienne aujourd’hui commentateur sportif, s’exclame :
“Vous êtes malveillants et dégoûtants […] Faites les célébrations que vous voulez, mais respectez nos coutumes des gens. Nous sommes une société musulmane et chrétienne religieuse.”
“Mettez fin à ce jeu odieux ! ”
En Iran, où les relations sexuelles entre personnes de même sexe peuvent être punies de la peine de mort, le tollé a été immédiat. “Mettez fin à ce jeu odieux ! ” titre Iran Newspaper, publication du gouvernement iranien, pour qui ce “match des fiertés” entre “en contradiction avec la culture des deux pays”, et qui déplore l’absence, pour le moment, de réaction de la Fifa.
“Ils ont pris une décision déraisonnable et illogique […] en faveur d’un groupe spécifique”, a déclaré, pour sa part, le président de la Fédération iranienne de football, Mehdi Taj, qui a annoncé que son organisation avait officiellement protesté auprès de la Fifa. De nombreux médias iraniens conservateurs estiment que la Fifa trouvera une solution qui satisfera tout le monde.
Source : Courrier international (France)
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