– Leur enlèvement provoque l’indignation à Conakry. Dans la nuit de samedi 15 à dimanche 16 novembre, vers 4 heures du matin, les deux fils, le neveu et le frère d’Elie Kamano, chanteur critique de la junte du général Mamadi Doumbouya, ont été enlevés à son domicile de Matoto, en banlieue de la capitale guinéenne, par des hommes en civil armés et encagoulés à bord de pick-up neufs.
Robert et Saa Faoulan Kamano, âgés de 17 et 14 ans, Antoine Sandouno, 17 ans, et Saa Fomba Kamano, gendarme trentenaire, sont depuis portés disparus. Kidnappé avec eux, un autre neveu de l’artiste, âgé de 7 ans, a, lui, été ramené devant chez lui par les ravisseurs vers 6 heures du matin.
Dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux dimanche matin, Elie Kamano a immédiatement pointé la responsabilité de la junte du général Mamadi Doumbouya. « Il n’y a aucun doute, ce sont lui et sa bande qui sont derrière leur enlèvement et qui les détiennent. Ils touchent le fond en s’en prenant aujourd’hui à des enfants. Mais je n’abdiquerai pas face à leur chantage », affirme-t-il, inquiet, au Monde.
Partisan de l’Alliance des Etats du Sahel
En exil, le reggaeman avait précédemment affirmé, en juillet, avoir échappé à une tentative d’enlèvement de la junte guinéenne à Dakar, au Sénégal voisin. Partisan de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), formée par les putschistes au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il est, par ailleurs, un thuriféraire du capitaine burkinabé Ibrahim Traoré – lequel est, lui aussi, accusé d’avoir fait enlever les enfants d’un de ses opposants, l’ancien ministre Djibrill Bassolé.
Le mode opératoire des ravisseurs de la famille Kamano rappelle celui de précédentes disparitions d’opposants ou de leurs proches en Guinée. A la fin de septembre, le père de Mamoudou Babila Keïta, un journaliste critique de la junte en exil, âgé de 75 ans, a été kidnappé par des individus non identifiés à N’Zérékoré, dans le sud du pays.
Avant lui d’autres civils réputés critiques envers Mamadi Doumbouya ont été enlevés à Conakry dans des conditions similaires, tels les militants Foniké Menguè et Mamadou Billoh Bah, en juillet 2024, ou le journaliste Habib Marouane Camara, en décembre de la même année. Mais jamais des mineurs n’avaient été ciblés de la sorte.
« Elie Kamano ne représente aucune menace »
En pleine campagne pour l’élection présidentielle du 28 décembre, censée acter le retour du pays à l’ordre constitutionnel et à laquelle le général Doumbouya est candidat, cette nouvelle affaire de disparition suscite incompréhension et malaise.
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