En Côte d’Ivoire, plusieurs cadres de l’opposition convoqués par la police

Le Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire et le Parti démocratique de la Côte d’Ivoire, dont les chefs de file ont été empêchés de se présenter au scrutin présidentiel, qui s’est tenu samedi 25 octobre, ont fait savoir que des cadres de leurs formations avaient été convoqués, mardi, par la police. Le motif reste inconnu.

– Plusieurs cadres des principaux partis de l’opposition ivoirienne ont été convoqués, mardi 28 octobre, au lendemain de l’élection au premier tour d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat à la tête du pays, par la police à Abidjan, ont annoncé leurs formations politiques.

Le climat préélectoral était tendu ces dernières semaines en Côte d’Ivoire : l’opposition dénonçait l’exclusion de ses deux principaux candidats, l’ex-président de la République (2000-2011) à la tête du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et le chef du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PPA-CI), Tidjane Thiam, et appelait à des manifestations que le pouvoir avait interdites, arguant notamment de risques de troubles à l’ordre public.

Le procureur d’Abidjan a annoncé, mardi, que des armes de guerre avaient été retrouvées chez des individus liés à une marche interdite tenue le 11 octobre, dont des membres présumés du service d’ordre du PPA-CI. Dans la journée, une dizaine de cadres du parti ont été convoqués à la préfecture de police d’Abidjan pour des raisons inconnues, selon le parti. Le même jour, plusieurs responsables du PDCI ont également été convoqués par la police criminelle, pour un motif inconnu, a affirmé l’un d’eux à l’Agence France-Presse (AFP).

Onze morts

Le 25 octobre, jour du scrutin, des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du sud et de l’ouest de la Côte d’Ivoire. A Nahio, dans le département d’Issia, situé dans le centre-ouest du pays, un « groupe d’individus » a bloqué l’accès à la sous-préfecture pour empêcher le vote, provoquant des affrontements qui ont fait trois morts et dix-neuf blessés, selon un nouveau bilan du procureur d’Issia, mardi soir.

Cela porte à onze le nombre de personnes tuées depuis la mi-octobre en marge du processus électoral, dont cinq le jour du scrutin – sept selon l’opposition. En Côte d’Ivoire, les périodes électorales ont souvent engendré des crises dans le pays. Environ 3 000 personnes étaient mortes lors du scrutin de 2010-2011 et 85 morts avaient été décomptés après celui de 2020.

Les grandes artères de la ville étaient quasi vides et certains bureaux de vote déserts, les 25 et 26 octobre, pour un scrutin « joué d’avance », selon de nombreux habitants interrogés par l’AFP. Dans plusieurs quartiers, la circulation était revenue à la normale, lundi, et des commerces qui avaient fermé le jour du vote ont rouvert. Mardi, la vie a repris son cours dans le pays, et notamment dans la capitale économique, Abidjan.

Lundi, Alassane Ouattara a été réélu pour un quatrième mandat avec 89,77 % des voix, selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante. Un score écrasant mais avec un taux de participation dépassant tout juste 50 %, qui s’explique notamment par l’absence de figures de l’opposition, exclues du scrutin par des décisions de justice.

Quelque 8,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes. Si le Nord, acquis au parti au pouvoir, a atteint des taux de participation très hauts, les zones du sud et de l’ouest, où l’opposition est historiquement forte, ont particulièrement boudé le scrutin.

Source : Le Monde avec
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