A plus de deux semaines de l'investiture en principe du vainqueur des dernières présidentielles en Gambie , le président mauritanien initie une médiation dès demain à Banjul pour rencontrer le perdant Yaya Djameh qui refuse de quitter le pouvoir malgré la réalité des urnes même après un réajustement des voix en sa faveur.
Ould Aziz entend convaincre le dictateur gambien à abandonner ses ambitions de rester au palais pour céder la place à son successeur légitime Adama Barrow. Certains observateurs qualifient cette médiation souhaitable vu les bonnes relations entre Nouakchott et Banjul tandis que d'autres y voient une disqualification eu égard la nature du régime de Nouakchott et le passé du général Aziz , putschiste en 2008 élu en 2009 et réélu en 2014 avec des intentions fermes de briguer un troisième mandat en 2019
C'est un vieux routier de coups d'Etat en Mauritanie qui s'apprête à prendre son bâton de pèlerin pour Banjul.Dans la capitale gambienne qui vit ses premières heures de la nouvelle année dans une ambiance morose Ould Aziz va rencontrer son ami Yaya Djameh pour essayer de le convaincre à abandonner le fauteuil présidentiel au profit du vainqueur des urnes Adama Barrow. A plus de deux semaines de l'investiture du nouveau président la médiation mauritanienne intervient quelques semaines après l'échec de la CEDEAO de l'UA et des mises en garde de la communauté internationale.
A quelques heures de la rencontre l'intraitable et dictateur gambien est affairé à préparer sa défense pour sortir de cette impasse par la grande porte diplomatique c'est à dire sauver sa peau de la CPI .Yaya Djameh entend bien le faire à l'abri des regards de la communauté internationale et en particulier du regard du puissant voisin sénégalais dont le président privilégie le dialogue et la paix malgré le feu vert de la CEDEAO .Beaucoup de voix critiques s'élèvent contre cette médiation mauritanienne qui laisse planer le doute sur sa crédibilité.
Alors que certains observateurs pointent du doigt les bonnes relations entre Nouakchott et Banjul d'autres n'hésitent pas à disqualifier l'homme fort de Nouakchott qui traîne avec lui un lourd passif depuis son coup d'Etat de 2008 et surtout ses ambitions de briguer un troisième mandat qui lui est interdit par la constitution.Là où des chefs d'Etat plus crédibles ont échoué il n y a pas de place pour ceux qui montrent le mauvais exemple de démocratie chez eux.Une mission difficile qui attend le président d'une partie de la Mauritanie dans ce petit pays d'Afrique occidentale.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya 01 janvier 2017)
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