L’idée n’est pas nouvelle dans le cercle du pouvoir et des partenaires au développement de la Mauritanie. Le remaniement tant annoncé et qui tarde à voir le jour, n’aurait été différé que le temps de cerner les contours d’un gouvernement de large ouverture à mettre en place avant ou après la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale.A quand le changement de mentalité ?
Cependant, le sursis peut-être prolongée mais, tôt ou tard, la sanction va tomber. En tout cas, l’opinion a déjà fait sa religion à ce propos. Toute chose qui rend obligatoire la relecture de la liste de l’équipe gouvernementale qui ne saurait, à défaut de se disqualifier, s’accommoder de la présence de personnages qui ne font pas honneur à la république. S’il est fait appel à Ahmed Ould Daddah, un opposant à tous les régimes depuis les années de braise de Taya jusqu’à nos jours, cela voudra dire que le président de la République fait le choix d’une personnalité qui a un carnet d’adresses bien étoffé et qui est capable de redorer le blason de la Mauritanie auprès des partenaires techniques et financiers. Car, avec les bailleurs de fonds, le saupoudrage ne marche pas.
Même si le président de la république est réfractaire encore à tout changement, tactique oblige compte tenu des équilibres actuels au sein du pouvoir, il n’en reste pas moins que le départ du gouvernement des ministres dont la gestion a été épinglée par l’IGE reste sa priorité en cette année du cinquantenaire où le citoyen lamda crie : « Le vol ça suffit ! ». Car, en définitive, c’est l’argent du contribuable qui servira à rembourser les subventions détournées. Quand, au même moment, ces sommes détournées, vont servir à construire des villas cossues, à acheter des voitures de luxe et à payer les frais d’études des rejetons en France, au Canada ou aux Etats-Unis. C’est dire que les défis sont nombreux et le citoyen ordinaire, qui a perdu tout espoir de bonne gestion dans notre pays, peut de nouveau croire à un changement qualitatif, avec l’arrivée de Ahmed Ould Daddah à la primature, un gestionnaire chevronné ayant l’expérience des rouages de l’Etat.
L’arrivée du chef de file de l’opposition à la Primature, pourrait changer beaucoup de choses dans la gestion quotidienne des affaires de l’Etat car la Mauritanie a besoin d’un gouvernement réellement engagé dans la lutte contre la mal gouvernance et qu’il ne soit pas lui-même un « sanctuaire pour voleurs à col blanc ». Vivement un changement d’hommes respectueux des deniers publics. Les générations montantes ont besoin d’exemples de probité et d’engagement.
Moussa Diop
Source: Le Quotidien de Nouakchott




