Le 360.ma – Vidéo – Le monde est devenu si mercantile que tout semble désormais s’acheter, y compris la fidélité au sein du couple. Si une majorité de Yaoundéens adhère à cette idée, les agences matrimoniales rappellent toutefois qu’au-delà de l’argent, l’écoute et le dialogue restent des leviers essentiels pour préserver la paix entre le père et la mère au sein du foyer.
Au commencement, il y a ce sentiment d’amour qui pousse deux tourtereaux à s’unir «pour la vie». Devant les familles réunies et l’officier d’état civil, les déclarations sont tendres, les promesses solennelles. Puis, au fil du temps, les voix cessent d’être accordées. Les mots se heurtent, les désaccords s’enchaînent, la méfiance s’installe dans le foyer. Plus tard, l’infidélité s’y fraye un chemin, et le mépris finit par prendre ses quartiers.
À Yaoundé, nombreux sont ceux qui tentent de comprendre l’origine de ces dérives conjugales. Pour Paul Noubissi, ingénieur des travaux publics rencontré au quartier Oyom Abang, la cause première serait d’ordre matériel: «L’infidélité est aussi vieille que le monde. Et je pense que cette dérive au sein des couples se nourrit souvent du manque de moyens matériels et financiers chez certains chefs de famille. Voyez-vous, une femme qui ne reçoit pas suffisamment d’argent de son mari sera tentée d’aller voir ailleurs, vers quelqu’un de plus nanti», avance-t-il.
Une analyse loin de faire l’unanimité, notamment chez certains professionnels de l’accompagnement conjugal, qui pointent plutôt le relâchement au sein du couple. Armelle Ntsam, cheffe d’une agence matrimoniale basée au quartier Nkoleton, l’explique ainsi: «Dans notre expérience, le relâchement est au cœur de la plupart des infidélités recensées depuis une dizaine d’années. Au début, les futurs conjoints vivent de câlins, de petits surnoms, d’attentions permanentes: bref, ils sont dans l’amour. Mais après quelque temps, chacun s’installe dans la routine et ne propose plus rien de nouveau à l’autre. C’est ce vide-là qui ouvre la porte à l’infidélité. Ce relâchement peut venir d’un seul ou des deux conjoints, mais la finalité reste la même», souligne-t-elle, avant de plaider pour le dialogue et l’écoute comme principaux remparts.
Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Source : Le 360.ma
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