– La tentative de coup d’Etat survenue dimanche 7 décembre au Bénin a été mise en « échec », a annoncé le ministre de l’intérieur béninois à la télévision nationale. « Un groupuscule de soldats a engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l’Etat et ses institutions. Face à cette situation, les forces armées béninoises et leur hiérarchie » ont « permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre », a déclaré Alassane Seidou.
Dimanche matin, un groupe de militaires se proclamant « comité militaire pour la refondation » avait affirmé à la télévision publique avoir « délibéré et décidé ce qui suit : M. Patrice Talon est démis de ses fonctions de président de la République ».
« Il s’agit d’un groupuscule de personnes qui ont uniquement la télévision. L’armée régulière reprend le contrôle. La ville [Cotonou, la capitale] et le pays sont totalement sécurisés, le président et sa famille aussi », avait répondu une source militaire dans l’entourage de Patrice Talon, à l’Agence France-Presse (AFP).
« Des coups de feu ont été signalés à Camp Guezo, à proximité du domicile du président de la République, M. Patrice Talon », avait prévenu l’ambassade de France au Bénin sur X. « Par mesure de sécurité, nous vous invitons à rester à votre domicile jusqu’à nouvel ordre », ajoute-t-elle dans un message adressé à la communauté française sur place.
Accès bloqués dimanche matin
De son côté, une source militaire avait confirmé que la situation était « sous contrôle » et que les putschistes n’avaient pris « ni le domicile du chef de l’Etat », ni « la présidence de la République. » « C’est une question de temps pour que tout rentre dans l’ordre. Le nettoyage suit bien son cours », assurait cette source, dimanche matin.
Dimanche matin, les accès à la télévision nationale et à la présidence étaient bloqués par des militaires, a constaté un journaliste de l’AFP. Les accès à certaines zones, notamment au Sofitel, hôtel cinq étoiles de la capitale économique, tout comme aux quartiers regroupant des institutions internationales, étaient également interdits. Aucune présence militaire n’était toutefois signalée à l’aéroport et, dans le reste de la ville, la population vaquait à ses occupations.
L’histoire politique du Bénin est jalonnée par plusieurs coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat. Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, doit arriver en 2026 au terme de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution. Le principal parti d’opposition est écarté de la course qui opposera le parti au pouvoir et un opposant dit « modéré ». S’il est salué pour le développement économique du Bénin, Patrice Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d’avoir opéré un virage autoritaire dans un pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.
– avec
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com




