
Agence de Presse Africaine – La Commission de la Cédéao a fermement condamné dimanche la tentative de coup d’État militaire en République du Bénin et menacé de déployer une force régionale pour défendre la Constitution et l’intégrité territoriale du pays.
Dans un communiqué publié depuis Abuja, la Commission de la Cédéao dit avoir pris connaissance « avec consternation » de la tentative de putsch, qualifiant l’action d’« anticonstitutionnelle » et de « subversion de la volonté du peuple béninois ».
L’organisation sous-régionale a salué les efforts du gouvernement béninois et de l’armée républicaine pour maîtriser la situation, et a tenu les auteurs du complot « responsables, individuellement et collectivement, de toute perte en vies humaines et en biens causée par leur action ».
Plus significatif encore, la Cédéao a annoncé qu’elle soutiendrait « le gouvernement et le peuple par tous les moyens nécessaires, y compris le déploiement de la force régionale en attente », afin de défendre la Constitution du Bénin.
À Cotonou, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Allasane Seidou, a démenti la réussite de la tentative de coup d’État, assurant que les Forces Armées béninoises ont fait échec à une mutinerie.
« Au petit matin de ce dimanche 7 décembre 2025, un groupuscule de soldats a engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l’État et ses institutions », a déclaré le ministre. Il a souligné que les Forces Armées béninoises et leur hiérarchie, « fidèles à leur serment, sont restées républicaines ». Selon lui, leur riposte a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre. Le gouvernement a invité les populations à vaquer normalement à leurs occupations.
Plus tôt dans la journée, un groupe de militaires se présentant comme le Comité militaire pour la refondation (CMR) avait diffusé un communiqué sur la télévision nationale annonçant la prise du pouvoir. Le lieutenant-colonel Tigri Pascal a été désigné président de ce comité, qui a proclamé la destitution du président Patrice Talon.
Dans leur déclaration, les putschistes ont invoqué plusieurs griefs sécuritaires, sociaux et politiques contre le gouvernement, notamment la détérioration de la sécurité dans le nord du pays face aux attaques jihadistes, des problèmes dans la gestion du personnel militaire, des mesures sociales affectant fonctionnaires et enseignants, ainsi que des restrictions politiques limitant la participation de l’opposition.
Le CMR a annoncé la suspension de la Constitution de novembre 2025, la dissolution des institutions, la suspension des partis politiques et la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes.
Malgré les assurances du ministre Seidou et le soutien de la Cédéao, la situation reste confuse. Aucune information n’a été communiquée sur la localisation du président Patrice Talon, qui effectue son dernier mandat.
Cette crise intervient dans un contexte politique marqué par l’exclusion du principal parti d’opposition, Les Démocrates, de la présidentielle prévue en avril 2026. Le pays fait également face depuis plusieurs années à des attaques jihadistes dans le nord, dont la plus meurtrière en avril 2025 a officiellement fait 54 morts parmi les forces armées.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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