Avec le Mondial des moins de 20 ans, le football marocain poursuit sa moisson de titres

Dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 octobre, les Lionceaux de l’Atlas sont devenus les premiers représentants de leur pays à gagner un titre mondial. Un succès qui s’inscrit dans une période particulièrement faste pour le football marocain.

Le Monde  – Une performance historique. C’est ce qu’a accompli la sélection nationale masculine marocaine des moins de 20 ans en remportant face à l’Argentine (2-0) la finale du Mondial de la catégorie à Santiago, au Chili, dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 octobre. Les jeunes Marocains sont ainsi devenus les premiers représentants de leur pays à gagner un titre mondial.

Un sacre obtenu à l’issue d’un parcours remarquable, durant lequel les Lionceaux de l’Atlas, entraînés par Mohamed Ouahbi, ont notamment battu l’Espagne (2-0) et le Brésil (2-1) au premier tour et la France en demi-finale (1-1, 5-4 aux tirs au but).

Ce succès en Amérique du Sud s’inscrit dans une période particulièrement faste pour le football marocain, et notamment ses sélections nationales. Les Lions de l’Atlas, quatrièmes de la Coupe du monde 2022 et qualifiés pour l’édition 2026, ont établi un record mondial en signant une seizième victoire consécutive après avoir battu le Congo (1-0), le 14 octobre.

La sélection locale a remporté le Championnat d’Afrique des nations en 2025, les moins de 23 ans la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2023 avant de glaner la médaille de bronze lors des Jeux olympiques de 2024 et les moins de 17 ans la CAN de leur catégorie en 2025. Le football féminin n’est pas en reste, puisque la sélection marocaine a atteint la finale de la CAN en 2022 et 2025. En futsal, le Maroc est champion d’Afrique en titre chez les hommes et chez les femmes.

Au niveau des clubs, le Wydad Athletic de Casablanca a gagné la Ligue des champions de la Confédération d’Afrique de football (CAF) en 2022 et la Renaissance sportive de Berkane s’est adjugé la Coupe de la confédération de la CAF en 2020, 2022 et 2025.

Formation exigeante

Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard, comme le rappelle Nasser Larguet, l’ancien directeur de l’Académie Mohammed VI (2008-2014) et ex-directeur technique national de 2014 à 2019 : « En octobre 2008, lors des Assises du sport national à Skhirat, Sa Majesté le roi avait fixé un cap en insistant sur la détection des jeunes joueurs, mais aussi sur une formation de qualité, que ce soit pour nos footballeurs ou les entraîneurs» Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération royale marocaine de football, élu la première fois en 2014 et qui est également ministre délégué chargé du budget depuis 2021, avait été chargé de mettre en application ce programme.

L’ouverture de l’Académie Mohammed VI à Rabat en 2009 a marqué un tournant dans la politique de formation. Nayef Aguerd (Olympique de Marseille) et Youssef En-Nesyri (Fenerbahçe d’Istanbul), deux des piliers de la sélection nationale, y ont notamment été formés. « Certains des champions du monde des moins de 20 ans, où on retrouve huit locaux [joueurs qui évoluent dans le championnat marocain], sortent de cette Académie, dont Yassir Zabiri, meilleur buteur du tournoi [5 buts] », intervient l’ancien international Mustapha El Haddaoui, en rappelant que « d’autres clubs marocains ont également fait des efforts pour détecter et former des joueurs ».

Cette exigence au niveau de la formation ne concerne pas seulement les footballeurs, mais aussi les sélectionneurs, puisque tous, hormis l’Espagnol Jorge Vilda, à la tête l’équipe nationale féminine A, sont marocains.

Les binationaux démarchés

La sélection des moins de 20 ans est à l’image de celle qui avait atteint les demi-finales du dernier Mondial, puisqu’elle est composée de joueurs locaux, dont certains ont depuis signé à l’étranger, et de binationaux, nés en France, aux Pays-Bas ou en Belgique. « Quand j’étais à la direction technique nationale, une règle avait été imposée : les binationaux que nous allions rencontrer en Europe devaient être supérieurs aux joueurs locaux. A niveau égal, on prenait un local », reprend Nasser Larguet.

La fédération marocaine, pour mieux vendre son projet auprès de ceux qui sont aussi éligibles pour des sélections européennes, met en avant l’organisation des équipes nationales marocaines (équipements, infrastructures, voyages). Elle n’hésite pas à démarcher des binationaux âgés de 15 ou 16 ans.

Cela a ainsi contribué à ce que des joueurs comme Achraf Hakimi, Brahim Diaz, Eliesse Ben Seghir ou Hakim Ziyech, nés en Espagne, en France et aux Pays-Bas optent pour leur pays d’origine. « La stabilité au niveau des instances, notamment à la présidence de la fédération, a permis de faire avancer ce projet sans dévier de la feuille de route initiale », ajoute Mustapha El Haddaoui.

Les deux prochaines échéances que sont la Coupe arabe de la Fédération internationale de football au Qatar, du 1er au 18 décembre, où le Maroc sera représenté par sa sélection A’ composée de joueurs évoluant dans le championnat local, puis la CAN, organisée du 21 décembre au 18 janvier par le Royaume, seront autant d’objectifs à atteindre.

Source : Le Monde 
 

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