Au Tchad, la mystérieuse disparition d’un professeur de géologie dans le désert du Tibesti

Parti en mission dans le nord du pays pour détecter des eaux souterraines, Mahamat Moussa Hilaiwou est introuvable depuis le 15 février. Sa famille écarte pour l’instant l’hypothèse du rapt.

Le Monde  – Mahamat Moussa Hilaiwou, professeur au département de géologie de l’université de N’Djamena depuis trente-cinq ans, a disparu dans l’immensité désertique du Tibesti depuis le 15 février. Il menait depuis le 26 janvier une mission de recherche géologique pour détecter des eaux souterraines dans cette région aride et montagneuse, truffée de mines d’or à ciel ouvert.

Accompagné par deux collègues et un étudiant, M. Hilaiwou, 63 ans, n’a plus donné signe de vie après une courte escale à Kalaït, une ville située dans la région de l’Ennedi-Ouest. Il s’y était rendu, seul, pour trouver une pièce de rechange de son véhicule, tombé en panne quelques heures avant, laissant ses partenaires dans l’attente de son retour. Sa dernière localisation via un signal téléphonique a été enregistrée mi-février à 39 km à l’est de Zouarké, bourgade de la région du Tibesti.

Après ses études à Rome, Damas et Nice, ce natif d’Oum Hadjer (centre) a multiplié les missions scientifiques au Tchad, qu’il arpente depuis plus de trois décennies. Sa fille, Maha Mahamat Moussa, installée aux Etats-Unis, se remémore ses voyages au cours desquels il ne donnait pas de nouvelles, parfois pendant plus de quatre jours, du fait du manque de réseau. « On pouvait s’inquiéter. Mais la situation est différente aujourd’hui. Cela fait presque trois mois qu’on n’a pas de nouvelles de lui. Je ne sais pas si notre père est vivant ou mort », dit-elle, inquiète.

Pour accélérer les recherches, la famille Hilaiwou a promis une récompense de 20 millions de francs CFA (près de 30 500 euros) à tous ceux qui réussiraient à le « ramener sain et sauf à la maison », et de 5 millions pour « une information utile à sa découverte », indique le neveu du géologue, Mahamat Adoum Chaltout, ingénieur informatique à N’Djamena. Si les raisons de sa disparition demeurent inconnues, l’hypothèse du rapt est pour l’instant écartée par la famille. Habituellement, les ravisseurs « demandent aux proches de la victime de l’argent en échange d’une éventuelle libération », rappelle M. Chaltout. La mystérieuse disparition du professeur pourrait en revanche être liée à son « savoir » géologique, estime-t-il.

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Source : Le Monde 

 

 

 

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