Au Sénégal, une centaine de migrants partis de Gambie échouent sur une plage de Dakar

Info MirantsUne centaine de migrants ont accosté jeudi matin sur la plage de Ngor, à Dakar, a rapporté un média local. Leur embarcation était partie de Gambie et devait rejoindre l’archipel espagnol des Canaries. En chemin, elle avait fait une escale dans les îles du Saloum, dans le sud du Sénégal, pour embarquer d’autres passagers.

Ils pensaient être arrivés en Espagne, mais se trouvaient sur une plage de… Dakar, au Sénégal. Jeudi 30 octobre, une pirogue a accosté sur la plage de de Ngor avec une centaine de personnes à son bord, rapporte le média sénégalais Emedia.

L’embarcation était partie de Gambie et avait fait un arrêt dans les îles du Saloum, au sud de Dakar, pour embarquer d’autres passagers, avant de prendre la route vers l’archipel espagnol des Canaries, à quelque 1 500 km de là.

Pensant être arrivés en Espagne, « plusieurs occupants de l’embarcation ont envahi les restaurants situés le long de la petite corniche des Almadies », indique Emedia.

‎‎ »J’ai offert le petit déjeuner et quelques pièces à certains d’entre eux. Ensuite, ils sont partis et se sont dispersés dans Dakar », a raconté un restaurateur au média en ligne. Tous les migrants avaient déjà quitté les lieux lorsque les services de sécurité sont arrivés sur place.

Des départs toujours nombreux

Malgré les patrouilles de la marine sénégalaise au large des côtes du pays pour tenter d’arrêter les pirogues cherchant à aller en Europe, les départs sont toujours nombreux. Fin septembre, près de 700 migrants ont été secourus en une semaine au large du Sénégal.

Sur son compte X, la marine indique avoir intercepté, mardi 28 octobre, une embarcation « en provenance d’un pays voisin » au large de Mbour, avec 138 candidats à l’émigration irrégulière à son bord.

La plupart des embarcations partent désormais de Gambie ou de Guinée, plus au sud. « Ce récent déplacement est dû au resserrement d’autres voies migratoires : celle du Maroc depuis un moment, et plus récemment celle de la Mauritanie et même du Sénégal du fait des contrôles accrus sur les côtes », expliquait récemment à InfoMigrants Delphine Perrin, spécialiste des politiques migratoires africaines.

Mais partir de Gambie ou de Guinée multiplie les risques en mer pour les migrants. « Les voyages sur l’Atlantique sont déjà risqués. La distance est importante – il faut entre 4 et 7 jours de navigation si tout se passe bien [pour rejoindre l’archipel espagnol] -, ce qui accroît les risques de se perdre en mer, de chavirer ou de souffrir de la faim, de la soif ou de malaise, d’autant que le comportement des passeurs peut accroître le danger », affirme Delphine Perrin. Les ONG alertent régulièrement sur les « bateaux fantômes », ces embarcations qui errent en mer et qui disparaissent sans laisser de traces.

Interpellations

Pour mettre fin aux traversées, le Sénégal a multiplié cette année les interpellations de pirogues en mer. Selon le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI), 1 946 migrants ont été interpellés, 74 convoyeurs arrêtés et 32 pirogues saisies par les forces de sécurités sénégalaises durant le premier semestre 2025.

« La surveillance renforcée des côtes commence à porter ses fruits », a souligné le secrétaire permanent du CILMI Modou Diagne, saluant notamment les avancées réalisées dans le démantèlement des filières de passeurs et l’intensification de la répression à leur encontre.

Source : Info Mirants (France) – Le 31 octobre 2025

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