Au Sénégal, colère et stupéfaction après la hausse brutale des prix de l’électricité

Dans une réponse écrite adressée au « Monde Afrique », la Senelec justifie ses nouveaux tarifs par « la forte consommation des ménages en période de chaleur ».

Le Monde – Le 2 novembre, Mamadou Diallo a reçu avec effarement la facture d’électricité de son entreprise de textile : la note s’élève à plus de 1 million de francs CFA (plus de 1 500 euros) pour les mois de septembre et octobre, bien plus que les 150 000 francs CFA bimestriels qu’il a l’habitude de payer. « Nos bureaux comptent seulement trois climatiseurs et un réfrigérateur, je ne comprends pas cette inflation », s’insurge-t-il. Il fait partie des milliers d’abonnés de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) qui ont partagé leur stupéfaction et leur colère sur les réseaux sociaux.

Comme Mamadou Diallo, depuis plusieurs semaines, de nombreux Sénégalais s’indignent de l’explosion inattendue du tarif de l’électricité. En janvier, la Senelec avait certes annoncé une hausse des tarifs de 16 à 19 % selon la tranche de facturation des consommateurs, due à la baisse des subventions de l’Etat. Mais la flambée est bien plus importante qu’annoncée pour les clients.

Depuis le début de la bronca, la Senelec tente de calmer la colère. Les nouveaux tarifs sont justifiés par « la forte consommation des ménages en période de chaleur », qui dure de juin à octobre, explique-t-elle au Monde Afrique.

Cette explication ne convainc pas Oumy Ndour, une journaliste qui a lancé une pétition en ligne, le 5 octobre, pour dire « non à la hausse abusive des factures d’électricité » (celle-ci a depuis recueilli environ 44 000 signatures). « La baisse des subventions de l’Etat, la hausse des coûts de production et les fortes chaleurs ne sauraient expliquer le bond qu’ont connu les factures au Sénégal », liste-t-elle. Oumy Ndour a vu sa facture doubler alors qu’elle a été absente de chez elle vingt jours sur les deux mois de facturation.

 

Ouverture d’une enquête

 

« Nous ne pouvons pas accepter que certaines factures passent du simple au double, au quintuple, voire décuplent sans aucune explication », s’insurge-t-elle, demandant que soient revues les dernières factures mais aussi que Woyofal, le système de prépaiement utilisé par 70 % de la clientèle, soit plus transparent. La pétition d’Oumy Ndour a été envoyée le 12 octobre au directeur général de la Senelec, Papa Mademba Biteye. Dans un post sur X (ex-Twitter), l’entreprise a invité les clients « à se rendre en agence pour toutes réclamations ».

Parallèlement, Oumy Ndour a déposé un mémorandum auprès de la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), qui s’est autosaisie le 2 novembre. L’instance a annoncé l’ouverture d’une enquête.

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(Dakar, correspondance)

 

 

 

Source : Le Monde – (Le 10 novembre 2023)

 

 

 

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