Affaire Sonimex : Pourquoi en veut-on à Moulaye El Arbi?

Moulaye El Arbi Ould Moulaye Mohamed, directeur général de la SOciété Nationale d’IMport/EXport (SONIMEX), de 2006 à 2008, est en garde à vue, depuis quelques jours, à la direction de la police chargée des crimes économiques,

 

dans le cadre d’une enquête sur la gestion de cette entreprise, au cours de ces dernières années. Les deux directeurs qui lui ont succédé (Mahfoudh Ould Agatt et El Mourteji Ould El Wafi) ont été interrogés et relâchés.

Une démarche pour le moins bizarre, quand on sait que Moulaye El Arbi a hérité, en 2006, d’une société à l’agonie, prise en tenailles entre des fournisseurs qui réclamaient leur dû et des banquiers dont les agios avaient gonflé, démesurément, les dettes de l’entreprise. Il s’emploiera à son assainissement, dans un contexte des plus difficiles, marqué, notamment, par des sollicitations de tous ordres, de la part, aussi bien, des civils que des militaires, et la volonté, manifestée par certains, de faire main basse sur le patrimoine de la société. Mais il ne courbera pas l’échine, refusant tout ce qui ne servirait pas, directement, les intérêts de l’entreprise.

A son départ, la trésorerie de la SONIMEX présentait un excédent de plus de 7 millions d’ouguiyas et une contre-valeur de plus de 9 milliards, en produits alimentaires (voir les fac-similés de la passation de service). Mais ses ennemis ne le laisseront pas en paix. Il sera interrogé, une première fois, sur un lait importé de Chine, qui se révélera sans danger pour la santé. Et une deuxième, sur un hacking informatique dont aurait été victime la société.

Cette fois encore, les enquêteurs cafouillent, ne sachant quoi faire. Ils lui posent des questions sur la convention de financement avec la Banque centrale ou sur l’hypothèque du siège de la société, alors qu’il avait laissé une main levée, dans la passation de service.

Selon certaines sources, l’Etat s’apprêterait à liquider la SONIMEX, du fait de sa situation désastreuse, conformément aux recommandations d’un expert recruté pour la circonstance. Et l’on veut faire porter le chapeau à Moulaye El Arbi? Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes! Il ne suffit pas de décréter que quelqu’un est coupable pour qu’il le soit.

Kaw Thierno

Source  :  Le Calame le 09/03/2011

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