Le ministre algérien de la pêche et des ressources halieutiques, M. Sid Ahmed Ferroukhi a présenté, aujourd’hui, au forum du journal Liberté sa vision d’une « économie de la pêche ». Il a indiqué qu’un protocole d’accord est en cours de finalisation avec la Mauritanie pour permettre aux armateurs algériens d’obtenir des licences d’exploitations. Tout est fait, a-t-il affirmé, pour pêcher le quota de thon dévolu à l’Algérie.
En marge de son exposé sur « l’économie de la pêche », M.Ferrouki a évoqué les efforts en cours pour permettre aux bateaux de pêche algériens d’accéder aux zones de pêches mauritaniennes dans l’Atlantique. Pour les armateurs qui en ont les moyens. Le ministre de la pêche a révélé qu’un protocole d’accord avec la Mauritanie est en voie de finalisation. Il devrait permettre aux armateurs de pêche algériens d’accéder aux licences d’exploitation délivrées par les autorités de ce pays. La Mauritanie étant un pays qui dispose de zones des plus poissonneuses au monde, n’a pas les moyens d’en exploiter la ressource. Ainsi, il attribue des licences à des étrangers. Des licences qui bénéficient, jusqu’ici, aux Européens (espagnols notamment, français, italiens, grecs, russes) et à un degré moindre aux japonais. M.Ferrouki s’est dit confiant quant aux capacités des armateurs algériens en dépit du manque d’organisation dont souffre le secteur. Les chiffres qu’il a communiqués placent l’Algérie comme premier «pêcheur de la sardine» en Méditerranée avec un tiers de la flottille méditerranéenne de sardiniers (30 %) et un tiers de la production de poissons bleus (27 % des captures). Les petits pélagiques (sardine, sardinelle, maquereau, anchois…) représentent 70 % du résultat de la pêche maritime en Algérie, soit plus de 85 000 tonnes par an sur une production moyenne de 124 000 tonnes par an sur la période 2007-2011.
Préparation à la campagne du… Thon
Dans le même contexte, M. Ferroukhi a émis le vœu que les armateurs algériens puissent exploiter tout le quota algérien de thon rouge. «Notre quota était considérablement revu à la baisse durant les dernières années. Nous avons pu le porter à 243 tonnes à l’issue de la toute dernière réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique. Et, il est mentionné dans le procès verbal de la réunion que ce quota pourrait augmenter encore si nous arrivions à pêcher tout notre quota. Nous préparons la campagne de pêche depuis décembre et d’ici le mois de mai, je crois que tout sera au point pour atteindre nos objectifs.», a-t-il déclaré. Pour rappel, l’Algérie a été incapable, pour des raisons multiples, de pêcher le quota qui lui était réservé (plus de 600 tonnes). Son quota a été revu maintes fois à la baisse pour descendre en dessous de la barre de 100 tonnes.
600 millions d’euros investis en 10 ans
L’Algérie dispose d’une flottille de 4 387 bateaux de pêche de différentes tailles. «60 milliards de dinars (600 millions d’euros environ) d’investissements publics et privés ont été consentis depuis une décennie, ce qui a permis de doubler la flottille de pêche, tripler la population maritime, aménager et construire 10 nouveaux ports et abris de pêche.», a-t-il souligné. La population maritime, elle, est estimée à 74 000 marins-pêcheurs (60% des inscrits maritimes ont moins de 40 ans), répartis sur 39 pêcheries. Soit, précise-t-on, «une économie productive renouvelable au bénéfice direct en matière de revenus et d’emplois de près 550 000 habitants». Avec 1 600 Km de ligne de côte où vivent 14 millions d’habitants représentant 40 % de la population totale, ce potentiel est d’«un impact significatif sur l’économie maritime intégrée et le développement local». Plus de 80% de la consommation de produits de la pêche est issue de la production nationale. Autant de raisons stratégiques, a résumé M. Ferroukhi, qui justifie l’intérêt à accorder à l’économie de la pêche en Algérie.
Habib Ferhi
Source : Maghreb Emergent le 11/03/2013{jcomments on}
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