La Mauritanie est en voie de devenir un des plus gros exportateurs de sucre dans la région. Une usine financée par la société soudanaise Kanana à hauteur de 335 millions de dollars compte prendre des sols généreux du Sud mauritanien sa rampe de lancement.
Un document dans ce sens a été ainsi paraphé mardi 4 octobre 2011 à Nouakchott par le ministre des Affaires économiques et du développement, Sidi Ould Tah et un membre délégué de la société soudaine, Mohamed Al-Mardi Tijani. Mais quid de l’agriculture confrontée à un déficit pluviométrique cette année ?
Mardi 4 octobre 2011, le ministre du Développement Rural, Brahim Ould MBareck apposait sa signature au bas de deux documents, un document technique indiquant les caractéristiques de l’usine de Sucre que la société soudanaise Kanana compte implanter en Mauritanie, et un document de partenariat entre les deux parties. Ce dernier aurait pour objectif de permettre à l’Etat mauritanien de créer une usine de sucre, à travers la société soudanaise sus-citée, grâce à des investissements soudanais comme l’indique le document technique.
Ce projet d’envergure qui sera financé en cinq étapes, s’élèverait à 335 millions de dollars et permettra l’aménagement d’une superficie agricole de 11.352 hectares. De la canne à sucre sera ainsi plantée sur une superficie de 9.600 hectares, à côté d’une usine de fabrication de sucre blanc avec une production de 6.000 tonnes par jour, soit une production annuelle d’environ 106.000 tonnes de sucre blanc.
Cet important projet, générera selon l’Agence mauritanienne d’information (AMI) qui rapporte l’information, environ 2000 opportunités de travail, ainsi que des infrastructures dans le domaine sanitaire, de l’éducation scolaire, d’approvisionnement en eau potable en milieu rural et d’électricité.
Il faut dire que la Mauritanie a déjà connu l’expérience d’une usine de sucre dans le passé, de l’époque du premier président de la République, le défunt Mokhtar Ould Daddah. Cette usine a fonctionné pendant plusieurs années avant de tomber en faillite.
Mais pendant que le ministre des Affaires économiques et son homologue du Développement Rural ficellent des contrats juteux dans le domaine de la sucrerie et de l’aménagement de terres phénoménal pour la cause, l’organisation mondiale pour l’agriculture (FAO) tire sur la sonnette d’alarme, en prévision d’une famine sévère qui menacerait la Mauritanie. En effet, les faibles précipitations enregistrées cette année risquent de compromettre la culture sous pluie, source de subsistance de la presque totalité des populations rurales en Mauritanie. C’est certainement cette menace réelle qui a motivé les missions de terrain dépêchées ces jours-ci par le ministère du Développement rural, notamment dans les régions orientales du pays, là où la précarité semble la plus aigue. A Aïoun comme à Néma, les délégués du Développement Rural s’entretiendront avec la paysannerie locale en vue des interventions d’urgence que l’Etat sera sans doute appelé à entreprendre pour sauver des milliers de personnes et de leurs bétails d’une famine latente. Dans les deux Wilayas du Hodh, le descriptif livré par les autorités administratives, les élus locaux et les populations seraient assez alarmant.
Ahmed Ould Ammy CP/ Hodhs
Source : L’Authentique le 09/10/2011
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