
Les observateurs reviennent cette semaine sur les dérapages sur Facebook concernant des menaces de mort de leaders de l’opposition révélant ainsi une dérive grave du système politique mauritanien.
Ces intimidations qui circulent depuis une semaine sur les réseaux sociaux visent les députés Khadiata Malick Diallo de la coalition Espoir Mauritanie et Biram Abeid, président de l’IRA parlant d’appels « explicites au meurtre ». Après une semaine de silence des autorités de Nouakchott, cette inaction constitue une faute grave de l’État au regard de ses obligations nationales et internationales en matière de protection des défenseurs des droits humains.
Cette normalisation de la violence symbolique risque encore une fois de compromettre le dialogue attendu depuis plus d’une année. Au-delà c’est la démocratie qui est en danger. Les Mauritaniens sont depuis 2019 en face d’une justice à géométrie variable : dure envers certains opposants, laxiste envers ceux qui les menacent. L’opposition réclame une ouverture rapide d’enquêtes sur les auteurs identifiés. Et pour les observateurs, l’absence de condamnations fermes, publiquement, au plus haut niveau de l’État, est perçue comme une forme de complaisance ou de calcul politique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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