Courrier international – “Joyeux Noël à tous, y compris aux terroristes morts qui seront encore plus nombreux si leurs massacres de chrétiens continuent”, a déclaré jeudi Donald Trump sur son réseau Truth Social. Le reste de son message a officialisé les frappes américaines au Nigeria, visant des militants de l’État islamique qui sévissent dans le nord-ouest du pays.
Ces frappes interviennent un mois après que le président américain a ordonné à son ministère de la Défense “de se préparer à intervenir militairement au Nigeria pour protéger les chrétiens des militants islamiques”, précise The New York Times, tout en indiquant que les détails sur l’opération restent très limités pour l’instant. “Le résultat de cette frappe ou la cible exacte ne sont pas encore clairs”, note ABC News. On ne connaît pas non plus le nombre de tués.
“J’avais précédemment prévenu ces terroristes que s’ils ne cessaient pas leurs massacres de chrétiens, ils allaient le payer cher, et ce soir, ils ont payé”, a expliqué Donald Trump. “Le président a été clair le mois dernier : le meurtre de chrétiens innocents au Nigeria (et ailleurs) doit cesser”, a confirmé sur Twitter Peter Hegseth, son ministre de la Défense. “Le ministère de la guerre est toujours prêt. Daech l’a appris en ce soir de Noël”, a-t-il ajouté.
L’opération a été approuvée par le gouvernement nigérian, qui “a travaillé avec les États-Unis pour la mener à bien”, signale The Washington Post. Kelvin Aneke, en charge de l’armée de l’air du Nigeria, a appelé ses hommes à “ne rien négliger dans la lutte contre le terrorisme, le banditisme et les autres formes de criminalité dans la région du nord-ouest”.
Un Trump interventionniste
Le pays de 237 millions d’habitants fait face depuis des années aux attaques du groupe Boko Haram et de l’organisation État islamique dans le Nord. Le pays est confronté à la violence d’une multitude de groupes armés aux motivations diverses et qui frappent autant les musulmans que les chrétiens selon le Times.
USA Today rappelle que Donald Trump a multiplié les références récemment “à ce qu’il appelle la situation critique des chrétiens au Nigeria”, et que son ambassadeur aux Nations unies “a même invité la pop star Nicki Minaj pour parler du problème à l’Assemblée générale de l’ONU”.
L’explication de cet intérêt vient peut-être du fait que, comme le remarque The Wall Street Journal, “la base de Trump au sein de la droite chrétienne américaine appelle à agir contre les meurtres de chrétiens au Nigeria”. Mais si des militants américains sont allés jusqu’à évoquer un génocide chrétien, “la Maison-Blanche n’a pas utilisé ce langage, et les officiels nigérians estiment que le conflit est plus compliqué que cela”, tempère le Journal.
De son côté, CNN observe le décalage entre les mots et les actes du président américain en matière de politique étrangère. “Trump s’est présenté comme un faiseur de paix et a pris ses fonctions en clamant qu’il limiterait les interventions militaires américaines à l’étranger”, indique la chaîne. “Toutefois, depuis qu’il est revenu au pouvoir, il a ordonné des frappes sur les infrastructures nucléaires en Iran et supervisé une concentration massive des troupes autour du Venezuela”, constate CNN.
Source : Courrier international (France)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com




