
Agence Ecofin – L’administration du président américain Donald Trump a engagé un vaste remaniement de son appareil diplomatique, marqué par le rappel anticipé de près de 30 ambassadeurs en poste à travers le monde, dont 15 en Afrique. Une démarche inhabituelle qui concerne majoritairement des diplomates de carrière nommés sous la précédente administration de Joe Biden.
Selon des informations concordantes rapportées par la presse américaine, plusieurs chefs de mission ont été informés par téléphone de la fin prochaine de leur mandat, avec un départ exigé d’ici la mi-janvier 2026. En Afrique, les pays concernés sont l’Algérie, le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Gabon, Madagascar, l’île Maurice, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Somalie et l’Ouganda.
Si les changements d’ambassadeurs sont courants lors des alternances politiques à Washington, cette vague de rappels ciblant des diplomates de carrière est jugée inhabituelle. La pratique veut en effet que ces derniers restent en poste jusqu’à l’arrivée de leur successeur. L’Association américaine du corps diplomatique (AFSA) a dénoncé une décision « sans explication », estimant qu’elle « sape la crédibilité des États-Unis à l’étranger » et envoie un « signal inquiétant » au corps diplomatique professionnel.
Le programme « America First »
Interrogé par l’AFP, le département d’État américain n’a pas confirmé la liste des pays concernés, tout en évoquant un « processus standard ». Un haut responsable a toutefois rappelé qu’un ambassadeur est un « représentant personnel du président », lequel est en droit de s’assurer que ses diplomates portent le programme « America First ».
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump, avec son secrétaire d’État Marco Rubio (photo), a engagé une refonte en profondeur de la diplomatie américaine. Celle-ci s’est traduite par le renvoi de centaines de fonctionnaires, la réorganisation des priorités du département d’État et la suppression de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). En parallèle, Washington multiplie les nominations de diplomates jugés proches de l’administration actuelle.
Pour l’Afrique, cette recomposition diplomatique intervient dans un contexte déjà marqué par un recentrage de l’engagement américain, notamment sur les questions migratoires, sécuritaires et de concurrence stratégique avec d’autres puissances étrangères sur le continent.
Source : Agence Ecofin
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