La terre rouge, alternative durable au béton en Afrique

Les villes africaines grandissent à toute vitesse… et le béton fait exploser les émissions polluantes. Et si la solution était sous nos pieds ?

Deutsche Welle – Les villes africaines connaissent une croissance sans précédent. Chaque jour, des quartiers entiers sortent de terre pour accueillir une population urbaine en plein essor. Mais cette expansion repose largement sur le béton, un matériau dont la production est responsable de près de 8 % des émissions mondiales de CO₂. Plus la ville s’étend, plus son empreinte carbone s’alourdit.

La terre rouge, une ressource locale et écologique

Face à ce défi, une solution se trouve juste sous nos pieds : la latérite, cette terre rouge présente dans de nombreuses régions africaines. Mélangée à du sable et à une faible quantité de ciment, elle devient une brique solide et naturellement fraîche. Contrairement au béton, qui emmagasine la chaleur, la terre crue régule la température intérieure, offrant un confort thermique adapté aux climats chauds.

Changer les perceptions : de matériau « pauvre » à symbole d’avenir

Longtemps considérée comme un matériau réservé aux populations rurales, la terre crue revient sur le devant de la scène grâce à une nouvelle génération d’architectes. Leur objectif : prouver que construire avec la terre n’est pas un retour en arrière, mais une avancée vers des villes plus durables et plus humaines.

Francis Kéré, pionnier de l’architecture durable

Lauréat du prestigieux prix Pritzker, Francis Kéré a ouvert la voie il y a plus de 25 ans en construisant une école dans son village natal de Gando, au Burkina Faso. Son approche : moderniser les techniques traditionnelles pour créer des bâtiments fonctionnels, esthétiques et respectueux de l’environnement. « Les bâtiments les plus vieux au monde sont en terre », rappelle-t-il, soulignant la durabilité de ce matériau.

Dakar, laboratoire d’innovation

À Dakar, le bâtiment de l’institut Goethe incarne cette révolution. Conçu par Kéré et son équipe, ce bâtiment culturel associe béton et briques de terre stabilisée. Une construction hybride qui démontre que la terre peut s’intégrer dans des projets contemporains, même pour des institutions internationales. « C’est formidable, car cela montre comment la durabilité peut être abordée », explique Kéré.

Nzinga Mboup et l’architecture bioclimatique

Autre figure emblématique : Nzinga Mboup, fondatrice du cabinet Worofila. Ses projets résidentiels appliquent les principes de la construction passive : ventilation naturelle, ombrage, lumière optimisée. « Nous voulons prouver qu’il est possible de construire des maisons modernes, confortables et entièrement en terre », affirme-t-elle.

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Source : Deutsche Welle (Allemagne) – Le 23 décembre 2025

 

 

 

 

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