
Quand l’autorité se fait sans bruit
Le match Sénégal – Botswana, remporté nettement par les Lions, restera dans les mémoires pour la maîtrise collective sénégalaise. Mais loin des projecteurs, une autre performance mérite d’être soulignée : celle de l’arbitre mauritanien Abdelaziz Bouh, auteur d’une prestation solide, sereine et exemplaire.
Un arbitrage juste dans un match déséquilibré
Arbitrer un match à sens unique est souvent plus complexe qu’il n’y paraît. Lorsque la domination est nette, la frustration peut rapidement gagner l’équipe en difficulté, avec son lot de contestations, de duels appuyés et de gestes d’humeur.
Le rôle de l’arbitre devient alors crucial : maintenir l’équilibre émotionnel, protéger les joueurs et préserver la fluidité du jeu.
Sur ce plan, l’arbitre mauritanien a livré une copie propre. Peu de fautes inutiles sifflées, un dialogue constant avec les joueurs, et une lecture intelligente des contacts ont permis au match de se dérouler sans tension excessive.
Discipline maîtrisée, autorité assumée
La statistique parle d’elle-même : peu de cartons distribués, aucun recours aux sanctions extrêmes, et pourtant une autorité jamais contestée.
Cela traduit une chose essentielle en arbitrage de haut niveau : la crédibilité. Les joueurs ont accepté ses décisions, preuve qu’il a su imposer le respect sans tomber dans l’excès d’autoritarisme.
Dans un match international sous pression, cette capacité à doser la sanction est un marqueur de maturité arbitrale.
L’arbitrage invisible : la marque des grands
On dit souvent que le meilleur arbitrage est celui dont on ne parle pas. À l’issue de Sénégal–Botswana, les débats ont porté sur le jeu, les buts et les performances des équipes pas sur l’arbitrage. C’est précisément là que réside la réussite de l’homme au sifflet.
Aucune polémique, aucune décision controversée, aucun sentiment d’injustice exprimé par les acteurs : autant d’indicateurs d’un arbitrage maîtrisé.
Une fierté pour la Mauritanie
Voir un arbitre mauritanien diriger avec assurance un match de ce niveau est plus qu’une satisfaction individuelle : c’est un signal fort pour le football mauritanien. Cela confirme que la Mauritanie ne progresse pas seulement sur le terrain, mais aussi dans les domaines souvent moins visibles, comme l’arbitrage et la gouvernance du jeu.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur




