
En dénonçant les conflits fonciers à caractère tribal dans la capitale du Gorgol, le ministre de l’Intérieur rouvre au grand jour la réforme de 1983.
Le choix de la vallée du fleuve Sénégal pour des conflits à caractère tribal est considéré par les observateurs comme une fuite en avant du gouvernement de la réforme foncière qui ne date pas d’aujourd’hui. Les affrontements violents en novembre 2025 entre Peuls et Haratines à Haayre Golleere dans le Brakna, avec plusieurs blessés reflètent une fracture historique entre redistribution étatique et droits coutumiers. Il ne s’agit pas seulement des disputes de propriété, mais des enjeux de justice sociale, de cohésion nationale et de survie économique dans le Sud.
Les Haratines sont vus comme bénéficiaires d’une redistribution inéquitable, tandis que les Peuls se considèrent spoliés de leurs droits ancestraux. Le déplacement du ministre de l’Intérieur à Kaédi est une provocation à toutes les populations de la vallée dont le seul espoir est de pouvoir vivre de leurs terres encore plus aujourd’hui menacées par des investisseurs nationaux et arabes. En dénonçant les conflits fonciers à caractère tribal, le ministre brouille le message de la propriété individuelle, l’esprit même de la réforme de 83. Son article 8 censé réguler les terres, est appliqué de manière partiale. C’est l’accaparement des terres agricoles des agriculteurs par l’Etat qui est pointé du doigt.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com


