Mauritanie : l’ampleur de la répression des manifestants contre le 28 novembre, est une mauvaise gestion du traumatisme historique

En arrêtant le 28 novembre dernier, de plus d’une centaine de militantes et militants des droits de l’homme et d’autres citoyens qui entendaient commémorer la mémoire des 28 Martyrs d’Inal cette fin de semaine, les autorités de Nouakchott sont loin de réconcilier célébration nationale et reconnaissance des traumatismes historiques.

Ces arrestations arbitraires à la suite de la répression des manifestations le 27 novembre dernier dans la vallée à Bababé, Maghama et Djeol et le 28 novembre à Nouakchott dont la féministe Dieynaba N’Diom, engagée pour la mémoire des victimes, sont révélatrices de la tension persistante entre mémoire collective et autorité politique. Ces brutalités policières sont contraires aux engagements de la Mauritanie en matière de libertés publiques. Et au-delà, c’est une mauvaise gestion des traumatismes historiques relatifs à l’assassinat de 28 soldats négro-africains à la base militaire d’Inal. Leur seul crime étant d’être des négro-africains Peulhs. Cette mémoire blessée entretient une fracture nationale et fragilise la cohésion sociale. Les compensations financières proposées par l’État pour solder le « passif humanitaire » sont jugées insuffisantes par des victimes, qui réclament une justice véritable et des enquêtes indépendantes.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 01 décembre 2025)

 

 

 

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